Inondations à Port-Gentil et ses environs : les familles gabonaises sinistrées crient leur désarroi
Depuis le début du mois d’octobre, de fortes pluies ont provoqué des inondations dans plusieurs quartiers de Port-Gentil en particulier. Certaines familles disent avoir tout perdu (maisons, revenus, documents administratifs etc). Malheureusement depuis plusieurs semaines, une crue d’une extrême sévérité a troublé la quiétude des habitants du département de Bendjé dans la province de l’Ogooué-Maritime, dont le canton Océan ainsi que le canton Anéngué.
Ces deux localités avoisinantes, sont à l’heure actuelle parmi les plus touchées. C’est fort de cela que Paul Ngome Ayong, le gouverneur de la province de l’Ogooué-Maritime, Louis Barris Ogoula Olingo, et le sous-préfet du district de Mpaga ont, ce jeudi 15 décembre mené une mission conjointe dans les régions des zones précitées. L’objectif était tout simple : faire une évaluation rapide de l’ampleur des inondations, afin que ces données soient transmises dans les plus brefs délais au gouvernement.
L’aide de l’Etat attendu
« Nous sommes là sur instruction du chef de l’État, qui nous a envoyé faire l’état des lieux pour évaluer les dégâts causés par cette inondation d’une rare violence. Nous avions fait le tour des deux cantons, le sentiment général est la désolation. Le chef de l’État ne restera pas inerte, quand on connaît son sens fraternel. Des actions fortes seront menées dans les jours avenir », a promis le gouverneur de l’Ogooué-Maritime.
Jusqu’à ce jour les zones touchées sont Aparis, Oloumi, Ngoumbi 1 et 2, Okoumikassa, Kazet, Nkala yi Mboni. C’est environ près de 4 mètres d’eau qui ont causé autant de dégâts dans cette partie du pays. Un nombre non confirmé de personnes avaient dû fuir les lieux manu militari, lorsque leurs maisons se sont effondrées ou ont été emportées par les inondations dans le canton Océan ainsi que le canton Anéngué. Cette crue qui est la deuxième du genre après celle de 2019 selon les populations, a détruit également plusieurs de leurs plantations.
De lourds dégâts
D’autres jeunes entrepreneurs ont vu leurs commerces éventrés par les eaux. Les personnes du 3e âge comme Albert Rafemo, le chef du village Abélogo, dit avoir raté la mort de justesse. Selon lui, il s’en est sorti avec une douleur intense au niveau du thorax pour avoir essayé d’échapper à la montée des eaux. « Nous n’avions pas à l’idée que nous allions avoir une inondation telle que celle-ci. J’ai pris peur que je suis tombé dans ma maison. J’ai un grand mal au niveau de la poitrine. Heureusement que mes côtes ne se sont pas cassées », s’est réjoui l’octogénaire.
Au-delà des dégâts matériels, tant aux infrastructures qu’aux équipements, les écoles servant parfois de refuge temporaire pour les populations, sont affectées. Malheureusement elles également n’ont pas été épargnées. Elles sont pour la plupart, noyées par les eaux au moins au niveau des fenêtres. Les élèves de certains villages espèrent que la décrue se fasse vite afin qu’ils puissent regagner leurs salles de classes le 2 janvier prochain.
En attendant des jours heureux
Cependant, le conflit homme-éléphant affecte certaines localités, provoquant une insécurité alimentaire et nutritionnelle, mettant les jeunes enfants et les femmes en danger. « Les plantations du canton Anéngué sont dévastées par les éléphants. Nous sommes comme délaissés. On ne mange maintenant que du riz. Nous les auxiliaires de commandement, nous nous rendons compte que, nous ne sommes pas pris en compte comme par les institutions de l’État comme ailleurs », regrette amèrement Jean Boniface Aboghé, le chef de canton Anéngué.
En revanche, en cette période où les eaux ont atteint un niveau inquiétant, le nombre total des victimes est pour le moment indéterminé. Aussi, contrairement aux autres provinces touchées par ce phénomène naturel, la province de l’Ogooué-Maritime n’a toujours pas bénéficié d’une subvention de la part du gouvernement. Cependant, heureusement qu’aucune perte en vie humaine n’est à déplorer. En outre, certains sinistrés vivent en ce moment sans eau potable depuis des semaines.
Des sinistrés oubliés
Laissés à l’abandon, ils n’hésitent pas à consommer l’eau de la rive Ogooué qui regorge plusieurs bactéries et autres microbes. En somme, la province de l’Ogooué-Maritime il faut le dire, est sujet à des vulnérabilités chroniques et saisonnières, principalement dues au changement climatique. Les inondations sont plus fréquentes dans les zones urbaines, comme dans les régions lagunaires en saison des pluies. L’érosion des côtes commence elle aussi, à prendre ses quartiers dans certaines régions du pays, mettant à mal les villageois.
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