Six « notables » gabonais appellent au report des législatives et à la réconciliation nationale
Six responsables politiques apparentés à l’opposition gabonaise réunis sous le label « les notables de la République », ont appelé ce vendredi matin au report des élections législatives. Ils ont dit redouter pour la stabilité du pays et la bonne préparation de ce scrutin qui s’embraie sur la profonde crise politique née de la présidentielle controversée d’août 2016 avec la réélection d’Ali Bongo. Ils ont également proposé une réconciliation nationale devant faire la synthèse des deux dialogues organisés par Jean Ping et Ali Bongo.
Jules Aristide Bourdes Ogouliguendé, Paul Malekou, Paul Mba Abessole, Louis Gaston Mayila, David Mbadinga et Richard Moulomba, constituant le cercle des notables, ainsi qu’ils se sont appelés, ont évoqué ce matin, dans une litanie de manquements techniques pour garantir un scrutin fiable.
D’abord un retard dans la mise en place du bureau du Centre gabonais des élections (CGE), avec la désignation des membres, leur prestation de serment et l’élaboration du calendrier électoral. Le Cercle des notables s’inquiète également du respect du délai des 60 jours exigés avant l’élection pour la mise en place des commissions électorales locales. De même, pour les 45 jours devant séparer l’élection de la révision ordinaire de la liste électorale en année électorale. Pareil pour la révision extraordinaire de cette liste commandant 15 à 45 jours pour être effectuée.
Il s’agit également du traitement informatique des enrôlements à un mois d’intervalle de l’élection, de l’affichage primaire des listes en vue d’éventuelles réclamations à deux semaines au moins de l’élection, de l’affichage de la liste électorale définitive un mois avant le scrutin, ainsi que la commande du matériel électoral quatre mois avant le scrutin.
Photo de famille à l’issue de la déclaration des "notables"
Alors qu’il appartient au CGE (pas encore en place) de fixer la date du scrutin à venir, le Cercle des notables pense qu’il « n’est pas réaliste » d’organiser des élections dignes et transparentes d’ici avril. « Nous ne pouvons nous permettre de rater ce tournant, ce qui risquerait de nous entraîner dans une guerre civile. Nous suggérons donc, pour la stabilité et pour l’intérêt supérieur de notre Nation, de reporter ces élections à une date ultérieure que nous devons choisir d’un commun accord », a indiqué Bourdes Ogouliguendé, leur porte-parole.
Seulement, ce regroupement d’acteurs politiques de premier plan n’envisage pas moins apaiser préalablement les tensions en veilleuse nourries par des crises multiformes. Il préconise une réconciliation nationale « avant d’entreprendre quoi que ce soit ». S’il ne dit pas par quoi sera consacrée l’œuvre de réconciliation envisagée, le Cercle des notables invite toutefois l’ensemble des citoyens à s’unir à eux pour penser les mécanismes d’une réconciliation.
« Nous reconnaissons que l’idée des dialogues allait dans le bon sens. Ce que l’on peut regretter, c’est que chacune de ces instances n’ait tenu aucun compte de l’autre. Nous, nous avons lu les conclusions ou les recommandations de l’un et de l’autre, notre principe social étant non pas "c’est toi ou moi", mais plutôt "toi et moi". Des choses fort intéressantes, utiles pour notre pays y ont été dites, pourquoi n’en ferions-nous pas une synthèse pour que nous en profitions tous ? », a suggéré le porte-parole.
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