Des jeunes des mapanes volent au secours d’une veuve en construisant sa maison

Les jeunes du Rassemblement des Jeunes Patriotes Gabonais (RJPG) ont rénové le 26 mars dernier une habitation d’une famille désœuvrée à la Baie des Cochons (Libreville). Un élan de la solidarité indéniable pour ce mouvement qui combat la pauvreté criarde des quartiers désenclavés de Libreville. Cette action salutaire a été faite au bénéfice de la veuve Moulengui Augustine.

L’action et la dynamique associative du Rassemblement des Jeunes Patriotes Gabonais dans les quartiers sous-intégrés, appelés communément "Mapanes" de Libreville, commencent à porter des fruits. En effet, après avoir sillonné et conscientisé les populations des bidonvilles de la capitale gabonaise sur les droits de l’homme, l’alternance démocratique, la sécurité routière, les membres du RJPG sont passés à une vitesse supérieure.
En réussissant, cette fois-ci, une magnifique chaîne de solidarité qui a regroupé toutes les divergences politiques pour la rénovation et l’équipement d’une maison située à la Baie des cochons, quartier où la misère est généralisée. Au profit, d’une veuve qui vivait dans un taudis avec l’ensemble des membres de sa famille. Devant un parterre d’invités, où on pouvait dénombrer les membres de la société civile libre, Marc Ona Essangui, Marcel Libama, mais aussi des hommes politiques de l’opposition, entre autres, Jean De Dieu Moukagni-Iwangou.
La maison détériorée et la veuve alarmée lors du passage du RJPG
Dans une interview accordée ce mercredi à Info241, le président, Gaël Koumba Ayouné a indiqué : « Cette demeure, modeste soit-elle constitue la réalisation de l’appel à la chaîne de solidarité lancé par le Rassemblement des Jeunes Patriotes Gabonais à l’endroit de tous les Gabonais. C’est une première et pour un coup d’essai, pour nous c’est un coup de maître. Mais la symbolique que représente cette maison est d’autant plus forte qu’elle constitue la matérialité de cette solidarité dont notre pays a grand besoin aujourd’hui »
Tout en martelant sous un ton révolutionnaire, « Nous sommes tous les filles et fils du Gabon et pour notre pays j’ose croire que nous avons les mêmes objectifs, à savoir, offrir à la majorité sinon à tous des meilleures conditions d’existence, par la recherche d’un développement harmonieux. Mais il faut pour cela un élan de solidarité. Malheureusement, et c’est tout l’objet de ces invitations, les pouvoirs publiques sont devenus insensibles à la souffrance des populations. L’auteur Thérence, paraphrasant une citation ancienne disait, je cite : "je suis humain et rien de ce qui est humain ne m’est étranger" . C’est dire qu’il y a un véritable problème au Gabon vu l’état de pauvreté des populations. »
Le président du RJPG Gaël Koumba Ayouné lors de son discours
Le président du RJPG s’est indigné en ces termes : « Oui, même nous dans nos Mapanes avons participé, ne serait-ce qu’en acceptant d’être transportés tels des bœufs pour aller voter dans des localités où nous ne vivons pas. Nous avons, par exemple, imposé aux gens là-bas des représentants qu’ils ne voulaient pas. Oui, nous les jeunes avons accepté de mentir sans vergogne aucune, que tout allait bien juste parce qu’on nous donnait de quoi mener une vie de petit pacha, au détriment du plus grand nombre que nous savons pertinemment dans la misère la plus totale. Pourquoi tous ces mauvais choix ? Construire des immeubles personnels alors que des passerelles permettraient de sauver des vies des populations. »
Koumba Ayouné dans son discours de circonstance a déclaré que, « La modeste habitation que nous rendons aujourd’hui à cette maman et ses enfants est le symbole de la solidarité. Car la liste de ceux qui ont répondu est longue. C’est la preuve que le patriotisme est en nous et la solidarité devrait lui permettre de refaire surface. Remarquez que cette réalisation s’est faite sans tenir compte d’une appartenance ethnique ou politique. C’est justement parce que quand il s’agit du Gabon, de notre pays, ces appartenances tombent sur le sens et deviennent ridicules. »
Une vue de la veuve Moulengui Augustine secourue dans sa nouvelle demeure
Avant de s’exclamer outré, « chers sœurs et frères, chers aînés, nous venons de vivre une expérience hors du commun et c’est une fierté que nous avons voulu partager. Ceci pour dire que nous avons pu le moins, alors nous pouvons oser le plus. Parce que le dicton dit "qui peut le moins peut le plus". Mais pour ce faire, nous savons qu’il faut d’abord avoir de l’amour pour la patrie. Vous m’excuserez mais, à mon sens, la notion de ‘’Gabon d’abord’’ si chère à nos dirigeants est jusqu’à présent resté au stade de slogan. L’honnêteté intellectuelle voudrait qu’au fond de chacun de nous l’on puisse reconnaître que le pays se porte des plus mal et que nous tous en sommes responsables chacun à son niveau. »
Les bénévoles solidaires à la rescousse de la veuve
« Je pense à toutes ces familles qui vivent le long de la voie allant de l’aéroport à Owendo, et à ces élèves du Lycée d’Etat de l’Estuaire qui auraient commis le crime de vouloir traverser cette voie pour se rendre en classe. Pourquoi la capitale du Gabon, notre pays, est-elle à majorité constituée de tous nos Mapanes ? Aucune politique du logement n’est-elle possible dans notre pays de moins de deux millions d’âmes ? » s’est interrogé celui qui se revendique comme le général élu des Mapanes.
Les jeunes des mapanes fiers de leur action de solidarité
Avant d’affirmer que « Nous venons ensemble de démontrer par cette maison que tout est possible. C’est pourquoi chacun de nous devrait se regarder dans un miroir et se demander si ce qu’il fait est bon pour lui, qu’est-ce que le Gabon y gagne réellement. Aujourd’hui nous dans les Mapanes nous ne pensons pas que les échéances électorales avenirs soient encore une question d’appartenance politique mais de patriotisme. C’est ce message que le Mapane lance à l’endroit de ceux qui réellement aiment le Gabon. Car quelque soit le parti politique, quelque soit le mouvement de la société civile ou des jeunes, la réalité nous la connaissons tous et elle est chaotique. »
Alors a conclu M. Koumba plutôt optimiste pour l’avenir, « mettons de côté nos calculs mesquins et positionnons notre pays parmi les plus démocratiques en réalisant une chaîne de solidarité, cette fois de grande envergure, pour sauver, non plus une seule famille, mais toutes les familles gabonaises. Il n’est plus le temps de penser avec la tête mais avec le cœur. Parce que c’est véritablement la main dans la main que nous allons aider notre pays. C’est véritablement la main dans la main, comme nous l’avons réussi aujourd’hui, que nous serons capables de raser nos Mapanes et construire aux populations Gabonaises des logements décents. »
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