2e tour des législatives : Plus que 19 sièges à obtenir ce samedi à l’UDB avant la majorité absolue

Le second tour des élections législatives gabonaises, prévu pour ce samedi 11 octobre, va définitivement sceller la coloration de la future Assemblée nationale. Déjà forte de 54 sièges remportés dès le premier tour, l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB), parti présidentiel, n’a besoin que de 19 nouveaux sièges pour atteindre la majorité absolue fixée à 73 députés sur les 145 que compte la prochaine législature, dont 143 élus au Gabon et 2 pour la diaspora.

Ce second tour concerne 77 circonscriptions, réparties sur tout le territoire national dont 1 à l’étranger. Il doit permettre de compléter la composition de la future Assemblée nationale, alors que quatre autres circonscriptions verront leur premier tour repris le 18 octobre, à la suite d’irrégularités constatées par la CNOCER. Pour l’UDB, l’objectif est clair : transformer sa large avance en une victoire totale, synonyme de stabilité politique et d’appui parlementaire solide pour le chef de l’État.
Des duels décisifs et stratégiques
Ce second tour est marqué par plusieurs duels à forte portée symbolique. À Mayumba, la secrétaire générale du PDG, Angélique Ngoma, affronte Tatiana Bouyou (UDB), arrivée en tête au premier tour. À Koulamoutou, le président du PDG, Blaise Louembé, affronte Jean-Hilarion Landa (UDB), tandis qu’à Mouila, la ministre Marcelle Ibinga-Itsitsa (UDB) est opposée à Bienvenu Mabika (PDG). Ces affrontements incarnent le choc entre deux époques politiques : l’ancien régime du PDG et le nouveau pouvoir des bâtisseurs.
La vague verte en passe de prendre le contrôle total de l’Assemblée nationale
Pour le Parti démocratique gabonais (PDG), historiquement dominant, ce second tour s’apparente à une bataille de survie politique. Avec une vingtaine de sièges en ballotage, l’ancien parti au pouvoir espère éviter l’effondrement total face à l’UDB. Mais la dynamique électorale semble clairement tourner à l’avantage du camp présidentiel, porté par un appareil de campagne structuré et un discours de rupture avec les pratiques du passé. Plusieurs ténors du PDG pourraient ainsi perdre leurs bastions historiques.
Une campagne plus discrète mais stratégique
Alors que la ferveur du premier tour s’est atténuée, la campagne du second tour s’est déroulée dans une atmosphère plus feutrée, mais tout aussi stratégique. L’UDB a recentré ses efforts sur les circonscriptions clés, multipliant les tournées de terrain et les consignes internes pour éviter tout vote dispersé. Objectif : verrouiller les zones à risque et sécuriser les sièges nécessaires à la majorité absolue. La prudence reste de mise, d’autant que les alliances locales entre l’UDB et le PDG continuent de susciter des interrogations.
La CNOCER a annoncé que quatre circonscriptions, situées notamment dans l’Ogooué-Maritime et le Haut-Ogooué, verront leur premier tour repris le 18 octobre en raison d’irrégularités. Ce report ne devrait toutefois pas bouleverser la tendance générale, largement favorable à l’UDB. L’institution électorale affirme avoir renforcé ses dispositifs de contrôle pour garantir un scrutin apaisé et crédible lors de ces reprises.
Une recomposition politique verte en marche
Si elle parvient à s’imposer ce samedi, l’UDB s’affirmera comme la première force politique du pays, reléguant définitivement le PDG au rang d’opposition même ces deux partis sont alliés sur le terrain électoral avec des coalitions dans 4 des sièges en jeu. Ce basculement historique acterait la fin d’un cycle politique de plus d’un demi-siècle et la consolidation du pouvoir du président Oligui Nguema au sein des institutions de la Ve République.
Au-delà des chiffres, ce second tour est avant tout un test politique majeur pour le chef de l’État. Une majorité parlementaire stable offrirait à Brice Clotaire Oligui Nguema les moyens d’appliquer son programme de réformes sans entraves, consolidant ainsi son assise institutionnelle. À l’inverse, un résultat en demi-teinte pourrait fragiliser son autorité et ralentir les chantiers annoncés depuis son investiture. Les urnes de ce samedi livreront donc un verdict décisif pour l’avenir politique du Gabon.
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