Crise Benin-Gabon : Libreville hausse enfin le ton face aux dérives verbales d’activistes béninois

Des dérapages à répétition

En cause : des attaques répétées et virulentes d’activistes béninois en ligne, visant directement le chef de l’État Brice Clotaire Oligui Nguema et l’une de ses épouses. Pour Libreville, il ne s’agit plus d’anecdotes numériques, mais bien d’atteintes graves à la dignité des plus hautes autorités du pays.

Une autre vue de cette audience d’hier

Cette tension a pris racine dans un contexte sensible : la volonté affichée par les autorités gabonaises de nationaliser plusieurs petits commerces aux mains d’étrangers, ainsi que la polémique née à Lambaréné (Moyen-Ogooué) autour de l’occupation de places de marché par des ressortissants béninois.

Une polémique nourrie sur les réseaux sociaux

Depuis plusieurs semaines, Facebook et autres plateformes sont devenus le théâtre d’une escalade verbale entre certains citoyens béninois et des internautes gabonais, chacun alimentant une polémique devenue incontrôlable. Si, jusqu’ici, les autorités béninoises se sont enfermées dans un mutisme, cette inertie est désormais jugée inacceptable par Libreville, qui exige des actions concrètes pour endiguer ces dérives.

Le chef de la diplomatie gabonaise a insisté sur la nécessité d’un « respect mutuel », condition essentielle à la préservation des relations fraternelles entre le Gabon et le Bénin. « Nous privilégions toujours la voie du dialogue et de la sensibilisation, mais cela ne doit pas être interprété comme une faiblesse », a martelé Michel-Régis Onanga Ndiaye, rappelant qu’une rencontre en août dernier avec la vice-présidente béninoise avait déjà servi d’avertissement.

Une menace pour la sérénité bilatérale

Pour Libreville, ces dérives verbales constituent non seulement une attaque contre l’image du président et de sa famille, mais aussi une menace pour la stabilité des relations diplomatiques entre les deux pays. En convoquant officiellement le représentant béninois, le gouvernement gabonais adresse un signal ferme : l’ère de la tolérance passive est terminée.

Cette convocation, qui s’apparente à un rappel à l’ordre, illustre une montée en puissance d’une crise née sur les réseaux sociaux mais désormais institutionnalisée. Libreville attend du Bénin qu’il assume sa part de responsabilité en recadrant ses ressortissants et en œuvrant à l’apaisement. Faute de quoi, la tension pourrait s’aggraver et fragiliser davantage les relations bilatérales.