Un ancien ministre d’Ali Bongo critique la nouvelle Constitution gabonaise
En sa qualité de membre du comité de suivi du dialogue politique d’Angondjé, convoqué par le président de la République en 2017, Alexandre Désiré Tapoyo a exprimé, jeudi à Libreville, au cours d’une conférence de presse, son indignation au regard de la non prise en compte, dans la nouvelle Constitution, des résolutions à caractère social proposées par la société civile, lors de la phase citoyenne.
« Je suis insatisfait. C’est trop lent en ce qui concerne l’application. Dans un ou deux mois, cela fera un an que nous sommes sortis de ce dialogue. Beaucoup de gabonais sont décédés et n’auront pas vu l’ombre d’une réalisation. C’est vrai que la constitution a été révisée, mais ce n’est pas ce que les gabonais mangent comme ils le disent au quartier. La constitution prend en compte beaucoup plus nous politiques à cause de nos ambitions politiques et les élections. Mais je ne vois pas encore ce que j’attends notamment l’impact social vu que j’étais au dialogue au nom de la société. Au contraire on s’enfonce dans un immobilisme qui ne dit pas son nom », a-t-il dit.
Selon lui, « Jusqu’aujourd’hui, aucun texte de loi qui aborde ne fut ce qu’un autre aspect de la phase citoyenne n’est pris, en dehors de la Constitution. C’est frustrant de ne pas voir aucun texte qui concerne le social ».
L’ancien ministre des Droits humains a regretté notamment l’absence de l’adoption des textes relatifs à la situation des retraités abondamment abordée lors de la phase citoyenne. Ensuite, la question de l’insécurité caractérisée par des assassinats des paisibles citoyens à domicile ainsi que l’incivisme des jeunes et la hausse du prix du carburant qui a perturbé les activités, lundi dernier, suite à la grève des transporteurs en commun à Libreville.
Au regard de cet état des choses, il a lancé « respectueusement » un message au président de la République. Tout en regrettant aussi l’absence d’un texte de loi sur la précarité de la jeunesse, il a appelé le président Ali Bongo Ondimba de prendre ses responsabilités.
"Ce que je conseillerai respectueusement au chef de l’Etat est de lui dire qu’un chef d’État n’a pas d’amis, de frères encore moins de complices. Il est seul et c’est pour cela que la pyramide a un point au sommet même si la base est élargie. Le chef de l’Etat a pris le temps d’observer dans son premier mandat. On peut estimer que les erreurs de casting ou autre insuffisance peuvent être liéés à cette transition vu qu’il est arrivé suite au décès de son prédécesseur et non pas comme à la suite d’une élection préparée. Là nous sommes au deuxième mandat. Il n’a plus d’excuses et il le sait. Par conséquent, je ne vois pourquoi il se retiendrait pour agir (...) Monsieur le président, présidez (...) Vous avez été voté par le peuple gabonais et ce dernier attend des résultats de vous des résultats car au niveau de la société civile que je représente au sein du comité de suivi, nous sommes très frustrés "a-t-il conclu tout en levant l’équivoque que « mon intervention ici et maintenant ne se veut nullement empreinte de leçons irrévérencieuses ni porteuse de vérité absolue ».
Avec AGP
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