Transgabonaise : Les habitants de Ntoum se plaignent des forts désagréments de l’indien Afcons
En paraphant un contrat de maîtrise d’ouvrage avec la Société autoroutière du Gabon (SAG) le 10 septembre 2020, la société indienne de droit gabonais Afcons s’était engagée à réaliser 81 des 830 kilomètres de route qui constituent le titanesque chantier de cette fin de mandat du gouvernement actuel. Dénommé « Transgabonaise », la livraison de ce premier bloc était initialement prévue pour le mois de mars 2021. Ce qui n’est pas encore le cas à ce jour, 17 mois plus tard.
Disposant une base au quartier Meyang sur la Nationale 1, dans la commune de Ntoum (Estuaire), l’entreprise indienne Afcons exploite une carrière située à la Cimenterie, quartier éponyme de l’ancien site de production de Cimgabon, entre Ntoum et Donguila. Une exploitation qui n’est pas sans conséquences pour lesdites populations qui alertent dorénavant des risques de pollution et d’accidents auxquelles elles sont exposées par cette société.
Une vue de l’état de la route
Toutefois, les travaux se poursuivent tant bien que mal sur le terrain. Et nul autres gabonais ne le ressentent mieux que ceux vivant entre le quartier Alarmitang et la Cimenterie, au 1er arrondissement de Ntoum. Cette ville située sur la route nationale 1, à une quarantaine de kilomètres de Libreville. Et pour cause. Installées de part et d’autres de cette route crevassée et sans bitume, elles dénoncent entre autres désagréments subies par l’entreprise AFCONS, une véritable pollution à la poussière que laissent derrière eux les camions de l’entreprise, la pollution sonore du fait de leur passage presque permanent et l’irresponsabilité au volant des conducteurs de l’entreprise indienne du BTP, filiale du groupe Shapooji Pallonji.
« Franchement, ce que nous vivons est insupportable. De jour comme de nuit, leurs camions passent ici, roulant à vive allure. Non seulement ils n’ont de respect pour les autres usagers de la route, mais ils dégradent davantage une route qui n’en est une que de nom comme vous pouvez le voir vous-mêmes. Et quand on ose attirer leur attention, ils n’hésitent pas à nous snober, se targuant d’être une entreprise proche de la Présidence de la République », fulmine un habitant d’Alarmitang.
Un courrier de protestation des riverains
Dépassés par une situation qui semble devenir intenable, certains habitants et même des notables initient des démarches administratives auprès des autorités locales aux fins d’interpeller les responsables de l’entreprise ainsi incriminée. « En effet, nous n’en pouvons plus. Pour la simple et bonne raison qu’ailleurs, la norme aurait voulu que toute entreprise qui exploite sur un domaine donné en République et en tire des profits, réalise également des œuvres à caractère social telle que le bitume d’une route via laquelle elle achemine justement son produit. Au grand bonheur des populations résidentes", déplore Constantin Nkogo Ovono, promoteur d’un complexe scolaire de la zone.
Avant d’ajouter : "Ça n’a jamais été le cas ici. Ni avec Cimgabon, ni avec Afcons actuellement. Nous mangeons poussière. Dormons dedans et respirons que ça. Mieux encore, il y a des écoles et dispensaires aux abords de cette route. Mais c’est un vrai cauchemar aussi bien pour les promoteurs que nous sommes, pour les apprenants et bien entendu pour les personnels. Nous avons donc initiées des démarches. Malheureusement, elles sont lettres mortes. Ce qui peut effectivement renforcer les soupçons d’une connivence entre les autorités locales et les responsables de cette entreprise ».
Comment résorber le sentiment d’impunité pour renforcer celui d’un véritable état de droit dans un Gabon où des exemples d’abus de ce type sont légions ? La réponse à cette interrogation contient sans nul doute une des clés de résolution aux questions que se posent les habitants du 1er arrondissement de Ntoum.
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