Port-Gentil : délogées par un sujet libanais, les commerçantes d’un marché réclament justice
C’est dans l’air du temps ! Les litiges fonciers ressurgissent depuis un certain moment au Gabon, et concernent des affaires des plus abracadabrantes. Près d’une vingtaine de commerçantes du marché de la Balise dans le 2e arrondissement de Port-Gentil, a été délogée par la volonté d’un ressortissant libanais. Celui-ci aurait acquis avec des espèces sonnantes et trébuchantes et la complicité de la mairie, plusieurs mètres carrés afin d’agrandir son centre commercial.
Aujourd’hui au Gabon, la conjoncture actuelle a donné des idées à certains compatriotes qui, par des artifices simples, tiennent à tout prix à se faire facilement de l’argent. Le foncier serait une affaire florissante et des gabonais véreux ont mis à la vente du sol national. Morcelé en petites parcelles, ils n’hésitent pas à revendre cela à des étrangers contre quelques billets de banque.
Les commerçantes en colère
C’est d’ailleurs le cas d’une injustice constatée du côté du marché de la Balise à Port-Gentil. Là-bas, un ressortissant libanais nommé Mohamed Bitar, à la tête d’un grand centre commercial sème le trouble depuis deux jours. En complicité avec la mairie de Port-Gentil, il se serait accaparé plusieurs mètres carrés pour construire un mur afin d’agrandir son magasin où dix-sept femmes exerçaient leur activité.
Une vue des lieux
« On revendique le fait que le libanais veut faire comme bon lui semble. Dix-sept femmes sont actuellement assises à la maison, le libanais a cassé nos étales. Il a dit qu’il a eu l’autorisation du maire Gabriel Tchango. Nous ne sommes pas d’accord ! », a indiqué la vice-présidente du collectif des commerçants du marché de la Balise, Sandrine Nyingone Ngoua.
Une discorde à gros sous
La construction d’un mur qui a conduit à la cessation des activités des commerçantes est à l’origine de cette discorde. En deux jours, elles ont regardé les larmes aux yeux et avec une rapidité déconcertante, l’agrandissement du magasin de cet homme d’affaires libanais. C’est à ce titre qu’elles sont montées au créneau, le mercredi 25 octobre afin de se faire entendre. Une réunion d’urgence a été diligentée par le régisseur de la mairie de Port-Gentil. Celle-ci a accouché d’une souris. « Il a même déjà mis la peinture, tout ça en deux jours. Que le chef de l’Etat tape le point sur la table. Nous crions à l’aide au maire Tchango ! De la réunion, rien n’a été décidé, donc on attend », ajoute-t-elle.
Les commerçantes soutenues par le Copil Citoyen
Certaines voies s’élèvent en indiquant que cette situation est rendue possible, suite au copinage qu’entretiendrait le maire de Port-Gentil avec Mohamed Bitar pour plusieurs raisons. L’homme d’affaires libanais serait à l’origine de la réfection du bâtiment de la direction du personnel de la mairie, située au bord de mer mais également d’un second bâtiment sorti de terre récemment et devant abriter la direction des affaires sociales et de la solidarité. Des marchés qu’il aurait eu facilement au détriment de certaines PME, PMI et TPE gabonaise.
« Il y a un véritable problème en ce qui concerne la gestion des marchés à Port-Gentil. Nous ne savons pas quel est le contrat qui lie la mairie aux libanais. Que les hautes autorités du CTRI mettent la task force, pour regarder de plus près les contrats qui lient la mairie aux libanais devenus les gestionnaires de ces marchés. Ce désordre vient du fait qu’à Port-Gentil, nous n’avons pas encore eu une délégation spéciale qui viendra mettre de l’ordre », explique le coordonnateur du Copil citoyen Cédric Tchissambou.
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