Moins émotif, le gouvernement concède au Copil citoyen la suspension de son arrêté 685/PM
Après avoir essuyé mardi un second revers de la société civile devant la cour constitutionnelle, le gouvernement gabonais a pris son temps pour concéder sa défaite. C’est finalement hier soir, que la porte-parole du gouvernement Madeleine Edmée Berre est apparue à la télévision publique pour confirmer la suspension de l’arrêté 685/PM, le second du genre censuré par la haute cour à la demande du Copil citoyen. Les mesures applicables restent celles d’avant le 15 décembre.
C’est un gouvernement moins émotif qui a visiblement tenu compte des critiques formulées ces derniers jours, qui a dépêché la véritable porte-parole du gouvernement pour parler en son nom devant les Gabonais en lieu et place du conseiller en communication du ministère de l’Intérieur. Un changement de braquet et de formalisme qui montre que le gouvernement entend peu à peu raison même s’il campe toujours sur ses positions et espère que cet arrêté ne sera pas annulé une seconde fois encore par la Cour constitutionnelle.
« Par lettre n°219/PCC du 28 décembre 2021 adressée au Premier Ministre, Chef du Gouvernement, la Cour Constitutionnelle a notifié la suspension de l’application de l’arrêté querellé jusqu’à décision rendue sur ledit recours », a indiqué hier soir la porte-parole du gouvernement Madeleine Edmée Berre. Une communication officielle qui intervient 24h après la notification de cette suspension par la haute juridiction gabonais. Une communication qui aurait dû être faite mardi soir pour éviter les soubresauts observés notamment au laboratoire Gahouma où les agents ont refusé de tenir compte de cette suspension en matinée.
Prenant ainsi la mesure de cette nouvelle suspension, le gouvernement a annoncé que seules les mesures d’avant le 15 décembre restaient en vigueur dans la lutte contre la pandémie de coronavirus qui faisaient jusque-là consensus. Il s’agit de :
- l’interdiction des rassemblements de plus de 30 personnes ;
- le port du masque obligatoire ;
- le couvre-feu de 21 heures à 5 heures du matin ;
- l’ouverture des commerces (bars, restaurants, snack-bars) jusqu’à 21 heures avec accès libre pour les personnes vaccinées ou détentrices d’un test PCR négatif d’une validité de 14 jours ;
- la gratuité du test PCR, à l’exception du test PCR VIP d’un montant de 20.000 francs CFA ;
- l’obligation d’un test PCR négatif d’une validité de 14 jours et celle de l’autorisation spéciale délivrée par le ministère de l’Intérieur, pour les déplacements à l’intérieur du pays ;
- l’obligation faite à tout voyageur en provenance de l’étranger de se soumettre à un test PCR payant de 20.000 francs CFA ;
- la quarantaine obligatoire dans un établissement hôtelier agréé pour une durée de 24 heures pour les personnes non vaccinées en provenance de l’étranger jusqu’à l’obtention des résultats du test ;
- l’exemption de la quarantaine pour les passagers vaccinés ;
- la libre circulation des personnes vaccinées au-delà des heures du couvre-feu.
Pour clore sa communication, le gouvernement dont les nouvelles mesures querellées et suspendues « obligent » clairement à la vaccination, n’a pas manqué de recommander celle-ci pour un retour à la « vie normale », promis pourtant depuis le début de la pandémie. « Face à l’apparition brutale de la 4ème vague caractérisée par une augmentation exponentielle et fulgurante du nombre de cas jamais enregistrés depuis le début de la pandémie, le Gouvernement recommande fortement aux populations de se faire vacciner et de respecter rigoureusement les gestes barrières pour un retour progressif à la vie normale », a conclu Madeline Berre.
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