Les agents de Cora Wood Gabon en grève illimitée à Port-Gentil pour des impayés
Les agents de l’entreprise Cora Wood Gabon basée à Port-Gentil, ont décidé ce 7 décembre 2021 d’entamer une grève illimitée. Et ce, jusqu’à satisfaction totale de leurs revendications. Une décision prise au terme de plusieurs réunions et assemblées générales tenues ces dernières semaines. Ils réclament entre autres le paiement de la prime panier et le paiement des prestations CNSS et CNAMGS.
Les 26, 29 et 30 novembre derniers, se sont tenues dans la salle des réunions de la société Cora Wood Gabon, des négociations relatives à la tentative de conciliation, du conflit collectif du travail qui oppose la direction générale de cette entreprise à la Confédération syndicale gabonaise (COSYGA) qu’assistaient les délégués du personnel de ladite boite, suite au préavis de grève déposé le 22 novembre par leur syndicat.
Des discussions au point mort
Les discussions ont porté essentiellement sur les points suivants :
la régularisation et le rappel de toutes les prestations de la CNSS et de la CNAMGS avant la fusion entre Cora Wood et GMDC.
le rappel de la prime de panier, supprimée unilatéralement depuis sept mois (art. 47 de la convention collective).
la partie variable des gratifications (art. 52).
l’application des dispositions de l’article 7 de la convention des collectivités dans le cadre des demandes d’absence des membres du syndicat de Cora Wood, et non l’article 44.
l’octroi de la prime de production pour tout la chaîne de production.
la prime de transport, et bien d’autres points qui sont inscrits dans leur cahier des charges ont également été évoqués au cours de ces échanges.
L’observation du piquet de grève mardi
« Les employés en ont mare par rapport aux cotisations non reversées de la CNSS et de la CNAMGS. Et pire encore, depuis bientôt un an, Cora Wood a coupé volontairement la prime de panier. L’inspection du travail leur a interpellé afin qu’ils payent, on a été surpris du refus de Cora Wood de s’exécuter. Elle va se contenter de vouloir donner 80.000 FCFA à chaque travailleur au lieu de restituer une prime qui est un point de droit. Fort de ce qui précède et après l’AG de samedi, l’ensemble du personnel a décidé de rentrer en grève illimitée », a déclaré Landry Onguelet, secrétaire national du bureau exécutif de la COSYGA, chargé des litiges et contentieux.
Changement de statut
De plus, et selon les employés, au cours des négociations, la direction générale de Cora Wood aurait entrepris des démarches visant à changer de statut juridique de l’entreprise à la défaveur du personnel. Une pratique bien connue au Gabon, puisqu’en changeant de statut juridique, ces sociétés épurent de facto, leurs dettes sans tenir compte des droits légaux des employés. « Depuis 3 ans, ils n’ont ni allocations familiales, ni allocations rentrée scolaire. Pire encore, les accidentés ne sont pas pris en charge par la CNSS ou la CNAMGS », a ajouté Landry Onguelet.
Les employés devant le site de l’entreprise
« La direction refuse tout dialogue. Quand ils ont coupé la prime, ils n’ont pas parlé de dialogue social. Maintenant que y a grève, ils disent que pour la CNSS et la CNAMGS, ils vont signer un moratoire. Cela voudrait tout simplement dire, qu’ils ne reversaient rien depuis toutes ces années. Et tout ça c’est le personnel qui en pâti. Et là il dit non ! », s’est-il révulsé. Depuis 3 ans, ces employés ne percevaient aucune prime sociale. Selon une source digne de foi, le 30 novembre dernier, un acte a été signé entre la société en crise et GMDC permettant de fusionner pour créer une nouvelle structure baptisée AEH.
Tout compte fait une démarche a été faite à l’employeur avant de déclencher le mouvement de grève, lui indiquant la mise en place d’un service minimum. Ceci étant, et par rapport au procès verbal de conciliation partielle, il était question que les deux parties unissent leurs efforts afin de chercher des médiateurs par rapport à cette situation qui paralyse l’activité au sein de cette entité économique. Ce qui n’a pas été le cas, puisque la direction demeurerait mutique. « Nous sommes déçus du comportement de la direction générale de cette entité économique. Mais les dispositions du code du travail sont claires. Nous réclamons les émoluments de salaire et les primes », conclut Rosine Mébé Bikoro, employée de la boîte.
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