La chanteuse gabonaise Nicole Amogho dénonce le paraître dans « Ngounda Ngounda »

Le morceau est, une nouvelle fois, produit par Azur Procom, la maison de production dirigée par Rentch Onanga, époux de la chanteuse. La continuité artistique est assumée : même équipe, même méthode de diffusion, avec l’ambition de livrer un titre grand public tout en restant solidement arrimé à une réalité sociale gabonaise.

« Ngounda ngounda », comme un miroir social

Au cœur du projet, un message. « Ngounda Ngounda  » se présente comme une dénonciation de la fausse image de soi projetée sur les réseaux sociaux, phénomène que le communiqué qualifie de « paraître », ou « ngounda ngounda » dans l’usage populaire gabonais. Au-delà de l’expression, Nicole Amogho entend mettre en lumière un fait de société devenu omniprésent, et dont les effets se font sentir bien au-delà des écrans.

Le titre paru ce vendredi soir

Azur Procom pointe en particulier la pression exercée sur une partie de la jeunesse, « notamment les filles », encouragée à s’identifier à des profils affichant une supposée vie luxueuse. Ces mises en scène, parfois éloignées des conditions réelles, alimentent des comparaisons permanentes et peuvent, selon le label, pousser certaines à « des pratiques obscures  » pour maintenir un niveau de vie apparent et attirer les regards.

Un message très contemporain

Le communiqué étend la critique à certains hommes, décrits comme prêts à tout pour « paraître » fortunés et se donner l’allure de «  hautes personnalités  ». Dans cette lecture, la chanson vise moins des individus que la mécanique sociale du statut, de la reconnaissance et de la mise en scène, devenue une norme dans les interactions numériques.

En choisissant ce thème, la chanteuse inscrit aussi ce retour dans un contexte intime, un mois après la perte de sa mère, et dans une veine de chanson-chronique : un regard direct sur les comportements et leurs conséquences, plutôt qu’un simple divertissement. Le single vient compléter un répertoire déjà fourni : l’artiste totalise quasiment 25 ans de carrière solo, avec huit albums, un maxi single et quatre singles.

Avec « Ngounda Ngounda », Nicole Amogho mise sur un sujet contemporain et sensible, promis à faire réagir, précisément parce qu’il renvoie à l’obsession de l’image et à ses dégâts collatéraux.