Décidément le régime au pouvoir au Gabon a maille à partir avec ses contradicteurs qui osent élever la voix dans l’espace public. Après l’incarcération d’un membre frondeur du parti au pouvoir, l’activiste Christian Alex Nkombegnondo alias Dangher arrêté lui, le 7 juillet dernier, vient de se voir durcir drastiquement ses conditions d’emprisonnement. Il est depuis plusieurs jours en cellule d’isolement à la prison centrale de Libreville.
Christian Alex Nkombegnondo a été placé en « isolement » pour deux semaines pour avoir, selon certaines informations, « trouvé le moyen de communiquer avec l’extérieur » en dehors des visites prévues par l’administration pénitentiaire. Il est désormais détenu dans un espace exigu, insalubre, plongé dans le noir complet, humide et ne peut bénéficier d’une alimentation régulière ni saine puisque toute nourriture apportée par ses proches lui est désormais interdite.
Lire aussi >>> Charzel Obiang : « Christian Nkombegnondo est en prison à cause de ses opinions »
Au vu de ses nouvelles conditions de détention, il n’est pas à exclure une détérioration rapide de son état de santé et la mise en danger de sa vie. Pour rappel, Christian Alex Nkombegnondo est détenu depuis trois mois suite à une plainte déposée par un débiteur dont il avait pourtant commencé, par mensualités, à régler la dette. La plainte ayant été, non sans difficultés, retirée et la somme due payée. L’instrumentalisation politique de cette affaire est depuis lors indéniable.
Il convient de s’interroger sur les dispositions légales qui permettent la poursuite de la mise en détention de Christian Alex Nkombegnondo qui bien qu’ayant soutenu Ali Bongo en 2009, avait fini par être l’un de ses plus farouches pourfendeurs, dénonçant « la chosification des Gabonais » transformés en « zombies » dans un pays pourtant dotés de ressources naturelles immenses.
Un curieux hasard de circonstance a voulu que la plainte qui a conduit Christian Nkombegnondo en prison soit déposée peu de temps après son reportage alarmant sur l’état d’abandon dans lequel se trouve l’unique centre psychiatrique du pays, dans la banlieue de Libreville. Celui-ci avait sans nul doute, irrité le pouvoir Gabonais puisque en plus de l’indignation suscitée sur les réseaux sociaux, ledit reportage avait été diffusé par la télévision internationale France 24 dans son émission « les Observateurs ».
@info241.com