Intempéries : le nouveau port de Port-Gentil victime de la montée des eaux

Le nouveau port de Port-Gentil s’asphyxie un peu plus chaque jour qui passe. Le fort niveau des eaux de pluies ces derniers jours, a contraint la quasi-totalité des responsables d’entreprises et usagers à limiter leurs sorties dans la ville. En effet, les pluies abondantes ont brusquement fait monter le niveau des rivières. Par endroit, elles sortent de leur lit et débordent sur les agglomérations.

Une situation préoccupante

Une situation qui ne devrait pas s’arranger puisque selon les prévisions météorologiques nationales, des averses sont toujours programmées dans les prochains jours. Côté circulation, la traversée du port en voiture ne s’effectue que sur le bas côté du chemin routier. Plus un seul riverain n’a osé s’aventurer dans ce centre économique à la tombée des pluies.

Une vue des lieux

« Nous sommes désormais livrés à nous-mêmes comme chaque année en saison de pluies. Depuis dimanche rien n’a changé ici au nouveau port. Pour passer avec sa voiture, il nous faut monter sur le trottoir afin de se faire une petite place. C’est regrettable pour cette capitale dite économique. Et l’OPRAG est là, elle regarde sans rien dire en prélevant toujours ses taxes sans jamais rien faire », déplore Vincent Étougué Mendome, un riverain rencontré par Info241.

Inondations partout

Conséquence des pluies qui se sont abattues dans la capitale économique dans la nuit du lundi 27 au mardi 28 mars, la nouvelle zone portuaire a été à bien des endroits inondé. La route principale en allant vers l’Office des ports et rades du Gabon (Oprag) à celle menant vers Peschaud en passant par derrière la SOGARA et bien plus, ont toutes été transformées en lac artificiel. Un constat amer et lamentable qui perdure depuis de nombreuses années.

L’eau impose sa loi

« C’est impossible de circuler ici quand une seule petite goutte d’eau tombe du ciel. Ça nous fait aujourd’hui deux jours que nous sommes collés-serrés avec nos problèmes d’inondation. Y a aucun aménagement pour ce port. Là on ne dira pas que c’est la mairie, mais où est l’OPRAG dans ce genre de situation ? À un moment donné on en a marre ! », déplore à Info241 Hans Ekomie.

Un éternel spectacle

En effet, la journée du dimanche a fait des victimes. Et comme chaque année, le port économique de la cité pétrolière n’a pas été épargné par la tombée des pluies. En fin d’après-midi de ce dimanche 26 mars, les rues avoisinantes de la ville du Sable ont été transformées en petites rivières. Les canalisations débordaient des eaux de ruissellement qui se sont très vite accumulées à cause des violentes pluies orageuses qui ont duré plusieurs heures.

En revanche, plusieurs contributions mettent en relief la vulnérabilité de Port-Gentil en ce qui concerne le réchauffement climatique et la nécessité de délocaliser cette ville. Cette montée des eaux, est particulièrement désastreuse pour l’île Mandji et devrait emmener les gouvernants à une prise de conscience collective sur la situation. Les récentes études diligentées par des experts nationaux avec le concours du Groupe intergouvernemental sur l’évolution climatique montrent que Port-Gentil serait engloutie par les eaux à 50 cm d’ici 2060 et à 1 mètre d’ici 2100 si rien n’est fait le plus rapidement possible.

Cette probable inondation temporaire de la presqu’île, serait due à l’urbanisation déloyale, le manque de drainage et de canalisations, au problème d’envasement dans la plupart des bidonvilles de la capitale économique. À cela s’ajoute une démographie accélérée, l’aménagement territorial sans préalable et bien d’autres. Voici autant de facteurs qui participeraient à la vulnérabilité de Port-Gentil. Face à cet état de fait, la mise en place des nouveaux mécanismes visant à faire face à la montée des eaux s’imposent.