On en sait désormais un peu plus sur le montant de la dette de l’Etat vis-à-vis d’Averda, en charge depuis 5 ans de la collecte des ordures ménagères de la capitale gabonaise. Au cours d’une interview accordée ce jeudi à nos confrères de l’Union, Nicolas Achkar, le directeur du développement du groupe Averda, a révélé le montant de cette dette colossale de 24 milliards que traîne le Gabon à la filiale gabonaise du groupe international.
Alors que les Librevillois croupissement depuis plusieurs jours sous les tas d’immondices du fait de l’arrêt des services d’Averda, les autorités municipales de Libreville ont annoncé hier se replier vers d’autres opérateurs tels que AGLI pour sauver les meubles. Au sommet de cette situation ubuesque, la dette de 24 milliards correspondant aux 24 mois d’impayés que cumule depuis juillet 2017 l’Etat gabonais.
Accusée d’avoir pris cette décision sans préavis, Nicolas Achkar a indiqué qu’Averda a « notifié à l’État gabonais, un mois avant, la suspension, pour motif de retard de paiement de nos prestations ». Le gouvernement gabonais était bien au fait de cette menace de suspension de service. Concernant cette dette, le directeur du développement du groupe Averda a rappelé que « En fin juillet, nous accusons deux ans de retard de paiement, soit l’équivalent de 24 milliards de francs ».
Nicolas Achkar, directeur du développement du groupe Averda
Face à cette gigantesque ardoise d’impayés, Averda s’est dite dans l’incapacité de poursuivre son travail de collecte. « On ne peut pas reprendre le travail parce que la trésorerie est à zéro. Il faut payer les salaires de nos 700 employés, rembourser les fournisseurs et les banques. On ne peut pas démarrer sans un paiement conséquent », a prévenu Nicolas Achkar. On se demande comment l’Etat a pu ainsi traîner une dette aussi colossale vis-à-vis de ce partenaire après plusieurs années de collaboration fructueuse.
Rejetant la responsabilité du pourrissement de la situation, ce responsable d’Averda rappelle que « Une société ne peut pas fonctionner sans le paiement de ses prestations. Il faut trouver les moyens. J’ai espoir et sais que l’État gabonais va trouver une solution ». A charge donc aux autorités qui ont signé ce contrat à un milliard par mois, d’honorer enfin leurs engagements financiers. Ce afin, d’éloigner les Librevillois des montagnes d’immondices qui menacent les festivités nationales de ce mois d’août et la santé des populations.
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