Sanctions judiciaires

Gabon : Une tueuse au taie d’oreiller prend 4 ans de prison pour homicide involontaire et vol aggravé

Gabon : Une tueuse au taie d’oreiller prend 4 ans de prison pour homicide involontaire et vol aggravé
Gabon : Une tueuse au taie d’oreiller prend 4 ans de prison pour homicide involontaire et vol aggravé © 2025 D.R./Info241

La justice gabonaise a rendu son verdict ce jeudi dans la sombre affaire d’une compatriote qui avait tué par étouffement une nonagénaire avant de la voler. Placée sous mandat de dépôt à la prison centrale de Port-Gentil le 17 janvier 2024 pour meurtre et vol aggravé, Laurna Igouanga, 26 ans au moment des faits, a été condamnée hier à 4 ans de réclusion criminelle. La peine plutôt clémente prononcée lors de l’ouverture de la première audience criminelle au Tribunal de première instance de Port-Gentil.

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Les faits remontent au mercredi 10 janvier 2024 au quartier Nouvelle Route Balaran, dans le 2ᵉ arrondissement de la capitale économique gabonaise. Ce jour-là, Laurna Igouanga, mère de trois enfants et enceinte de quatre mois, avait été envoyée en commission par la défunte, Marguerite Nkoma, une nonagénaire vivant seule. Contre la somme de 5 000 FCFA, elle devait acheter du pain, du sucre, du lait et quelques autres produits. Mais dans la nuit, l’accusée est revenue s’introduire dans la chambre de la vieille dame, qu’elle savait en possession d’argent liquide.

Une intrusion fatale

Selon l’enquête, Laurna aurait fracturé un vase contenant les bijoux de la victime, ce qui aurait réveillé la nonagénaire. S’ensuivit une confrontation à l’issue de laquelle, d’après les accusations, la jeune femme aurait saisi une taie d’oreiller et étouffé la victime. Le lendemain matin, les forces de l’ordre furent alertées de la découverte du corps de Marguerite Nkoma, recouvert d’un drap, avec une taie sur le visage. La fenêtre fracturée et la pièce retournée confirmaient la thèse d’une effraction. Le procureur de la République et les officiers de police judiciaire ont aussitôt ouvert une enquête.

La mère de famille devant la barre hier

Dans la foulée de la découverte du corps, Christ Emile Ayaminet Olatano, gendre de la victime, a reçu un appel téléphonique suspect de Laurna Igouanga, lui demandant un transfert de 10 000 FCFA par Airtel Money pour acheter de la Ventoline, prétendant que la défunte faisait une crise d’asthme. Intrigué, l’homme a contacté un autre membre de la famille, qui l’a informé du décès de leur mère. Ayaminet a alors tendu un piège à l’accusée, la faisant venir sous prétexte de finaliser le transfert. Il a ainsi constaté qu’elle détenait le téléphone de la défunte et l’a conduite à la police.

Une défense peu convaincante

Lors de l’enquête préliminaire, Laurna Igouanga a nié toute intention criminelle. Devant le juge d’instruction, elle a soutenu que la victime l’avait suppliée de lui donner sa Ventoline, qu’elle aurait posée sur son lit. Quant à la taie d’oreiller, elle affirme l’avoir simplement replacée sur le visage de la défunte pour, selon ses mots, « ne plus croiser son regard ». À la barre, elle a maintenu cette version, niant tout acte d’étouffement.

Une autre vue de l’audience

Le tribunal a disqualifié le crime de meurtre en homicide involontaire mais l’a reconnue coupable également de vol aggravé. Laurna Igouanga a été condamnée à 4 ans de réclusion criminelle, 500 000 FCFA d’amende, et devra verser 4 millions de FCFA à la partie civile au titre de dommages et intérêts.

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