France : Seydou Kane écope d’une amende de 328 millions dans l’affaire d’uniformes de soldats gabonais
Alors que la justice gabonaise reste particulièrement muette sur le grand réseau de corruption entourant la présidence d’Ali Bongo, la justice française multiplie les condamnations. Ce mercredi, elle a approuvé le paiement d’une amende par la société Sotec, appartenant à l’homme d’affaires malino-gabonais Seydou Kane, impliquée dans une affaire de « complicité de corruption active d’agents publics étrangers ». Cette affaire éclabousse également l’ancien bras droit d’Ali Bongo, Maixent Accrombessi.
La justice gabonaise semble toujours désintéressée par les agissements criminels de hautes personnalités controversées de l’ancien régime d’Ali Bongo déchu, malgré le potentiel de renflouement des caisses du Trésor public gabonais si les autorités judiciaires s’y attelaient. À l’inverse, c’est la justice française qui poursuit activement plusieurs affaires impliquant les anciens collaborateurs d’Ali Bongo.
L’ancien très proche collaborateur d’Ali Bongo
Ce 10 juillet, une nouvelle amende a été prononcée contre ces criminels financiers autrefois influents au palais du Bord de mer de Libreville. Au terme d’une enquête ouverte en 2007, la société gabonaise Sotec de Seydou Kane a été condamnée ce mercredi à une amende de 328 millions de F CFA (500 000 euros) pour corruption. En cause, un marché de 4,590 milliards de F CFA (7 millions d’euros) conclu fin 2005 entre le groupe français Marck et le Gabon, dans lequel Sotec aurait joué un rôle central.
Le groupe Marck, fabricant d’uniformes militaires, aurait utilisé Maixent Accrombessi, bras droit d’Ali Bongo alors ministre de la Défense du Gabon, comme intermédiaire pour obtenir ce marché en échange de pots-de-vin. Sotec de l’homme d’affaires malien Seydou qui a fait fortune au Gabon après sa naturalisation, est considérée comme l’un des « vecteurs » de corruption dans ce marché d’équipement des soldats gabonais en uniformes militaires.
L’amende a été établie dans le cadre d’une convention judiciaire d’intérêt public (CJIP) signée par le groupe et sa filiale avec le parquet de Paris et validée mercredi par la justice française. Selon le parquet de Paris, son montant a été calculé en tenant compte de « facteurs majorants », comme la mise en cause de Maixent Accrombessi. Seydou Kane, quant à lui, a été condamné le 5 juin lors d’une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC) à cette amende de 328 millions de F CFA (500 000 euros), dont 131 millions de F CFA (200 000 euros) avec sursis, qu’il a déjà accepté de payer.
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