Bicéphalisme

Sans arbitrage judiciaire sous 10 jours, le PDG et REAGIR au bord d’une suspension fatale !

Sans arbitrage judiciaire sous 10 jours, le PDG et REAGIR au bord d’une suspension fatale !
Sans arbitrage judiciaire sous 10 jours, le PDG et REAGIR au bord d’une suspension fatale ! © 2025 D.R./Info241

Alors que le dépôt des candidatures pour les législatives et locales est ouvert depuis ce dimanche, le Parti démocratique gabonais (PDG) et le parti REAGIR sont au plus mal. Minées par des crises internes et un bicéphalisme total à la tête de leurs directions, ces deux formations politiques risquent d’être rattrapées par la loi n° 016/2025 du 27 juin 2025 sur les partis. Celle-ci autorise le ministre de l’Intérieur à suspendre tout parti victime de scission prolongée ou miné par de querelles de légitimité. À l’aube de la 5e République, où le paysage politique gabonais s’apprête à être redessiné en profondeur, le danger est réellement imminent.

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Compte à rebours de 11 jours

Et pour cause, le dépôt des candidatures pour les législatives et les élections locales a été officiellement ouvert ce dimanche 27 juillet et s’achèvera le 7 août. Un délai particulièrement serré, qui ne permet pas au PDG et à REAGIR d’espérer un jugement rapide de la justice pour trancher leur bataille de leadership. Ce vide juridique obligerait potentiellement le ministère de l’Intérieur à statuer entre les listes et candidatures dissidentes que ne manqueront pas de déposer les quatre camps de ces formations en crise.

Le ministère de l’Intérieur pourrait être appelé à trancher en attendant une décision judiciaire

L’article 64 de la loi n° 016/2025 est explicite  : un parti politique peut être suspendu pour «  bicéphalisme à la tête du parti   » ou pour «  prolongement anormal d’une situation de scission   ». Cette disposition, pensée pour garantir la stabilité des formations, pourrait se retourner contre le PDG et Réagir. Du côté du PDG, la rivalité entre Ali Akbar Onanga Y’Obegué et Blaise Louembé fracture profondément l’organisation. Chez Réagir, les camps de Michel Ongoundou Loundah et François Ndong Obiang se disputent avec la même virulence l’appareil du mouvement.

Une sanction aux lourdes conséquences

L’article 65 précise qu’une suspension, prononcée par arrêté ministériel, peut durer de un à quatre mois, et jusqu’à six mois en cas de récidive. Cette sanction entraîne «   la cessation de toute activité politique et la fermeture provisoire des locaux   ». À moins d’une conciliation éclair, un tel gel serait fatal aux deux partis, qui seraient écartés de la compétition électorale avant même d’avoir pu déposer des listes valides.

Le nouveau président du PDG dans la tourmente

Pour le PDG, longtemps pilier de la vie politique gabonaise, une suspension serait un séisme politique. Déjà ébranlé par des divisions internes et par la fin de son hégémonie historique, le parti risquerait de perdre non seulement ses bastions électoraux, mais aussi son image d’organisation incontournable. Dans le cadre de la 5e République, qui veut tourner la page des vieilles pratiques politiques, le PDG pourrait se voir marginalisé durablement.

REAGIR au bord du gouffre

Après que son président ait été empêché de prendre part à la présidentielle du 12 avril, REAGIR court un risque similaire encore plus radical  : disparaître de l’arène électorale. Avec une suspension de quelques mois, il serait impossible de se relever dans les délais impartis, et la formation pourrait être absente des législatives et locales, offrant un boulevard à ses adversaires.

Le président de REAGIR aussi

L’article 66 prévoit que toute suspension est notifiée aux dirigeants et publiée au Journal officiel. Elle peut faire l’objet d’un recours devant la juridiction administrative. Toutefois, les délais de procédure rendent illusoire toute décision avant la clôture des dépôts de candidatures le 7 août. Cette lenteur institutionnelle pourrait jouer en faveur d’une suspension «  préventive  », afin de ne pas bloquer le processus électoral.

Un risque de chaos

Pour éviter cette issue, il faudrait une médiation expresse entre les camps rivaux ou une décision rapide des juridictions compétentes. Mais en l’état, ni le PDG ni REAGIR ne semblent en mesure de trouver un compromis, chacun campant sur ses positions. Le ministère de l’Intérieur pourrait alors être tenté d’écarter les deux lots de candidatures dissidentes et/ou de suspendre temporairement ces partis pour éviter un chaos électoral.

À l’heure de la 5e République, cette situation symbolise les défis auxquels font face les partis mus par des conflits internes sans fin . D’où la nécessité d’une discipline interne, d’une gouvernance claire et d’un respect strict de la loi. Si le PDG et REAGIR ne parviennent pas à résoudre leurs querelles internes d’ici le 7 août, ils pourraient payer le prix fort, voire être relégués au second plan pour n’être finalement que des spectateurs de la vie politique nationale.

@info241.com
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