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Dialogue national : le PGP et le RPG rejettent en bloc 3 mesures qualifiées de recul démocratique

Dialogue national : le PGP et le RPG rejettent en bloc 3 mesures qualifiées de recul démocratique
Dialogue national : le PGP et le RPG rejettent en bloc 3 mesures qualifiées de recul démocratique © 2024 D.R./Info241

À l’instar d’autres leaders de l’opposition, les présidents du Rassemblement Pour le Gabon (RPG) et du Parti Gabonais du Progrès (PGP) ont livré ce jeudi leurs analyses des conclusions du Dialogue National Inclusif (DNI) d’avril dernier. Dans leur viseur : la suspension des partis politiques légalement reconnus, le durcissement des conditions de création de nouveaux partis, et la rétrocession de l’organisation et de la gestion des élections au Ministère de l’Intérieur. Ils réclament en prime une commission justice et vérité.

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Certaines conclusions du DNI d’Angondjé continuent de faire tousser la classe politique gabonaise. Cette fois, le tour est revenu hier au PGP et au RPG de monter au créneau. Leurs leaders, Benoit-Joseph Mouity Nzamba (PGP) et Laurent Angue Mezui (RPG), ont tenu une conférence de presse conjointe pour dénoncer trois principales mesures qui, selon eux, scelleraient un recul démocratique dans le pays si elles étaient appliquées par les autorités de la transition.

Un retour en arrière dénoncé

Le PGP et le RPG ont rappelé l’histoire politique du Gabon, marquée par une longue lutte pour la démocratie et le multipartisme. " Comment comprendre que sur 105 contributions soumises à la sous-commission régime et institutions politiques, 103 ont demandé purement et simplement la dissolution du PDG contre deux qui ont demandé la suspension des autres partis politiques claniques et n’ayant pas d’élus ? " ont-ils interrogé, soulignant l’incohérence de la décision du DNI.

Une vue de l’assistance

Ils ont évoqué les années de parti unique sous Albert Bernard Bongo et les réformes démocratiques post-1990, fruits de la Conférence Nationale. Les deux partis estiment que les propositions actuelles marquent un retour en arrière, compromettant les acquis démocratiques. " Depuis près de 79 ans, toutes ces personnes ont lutté et d’autres luttent encore vaillamment pour le maintien, la promotion, la pérennisation du multipartisme et de la liberté d’expression au Gabon ," ont-ils rappelé.

Défense des libertés politiques

Les deux partis ont également souligné l’importance des articles 6 de la Constitution et de la charte de la Transition, qui garantissent la liberté d’association et l’animation du débat politique par les partis. " Les partis politiques légalement reconnus animent le débat politique et concourent à l’expression du suffrage. Ils se forment et exercent leurs activités librement, dans le cadre fixé par la loi selon les principes de la démocratie pluraliste ," ont-ils cité.

Points soulevés Détails
Suspension des partis politiques Les leaders dénoncent la suspension des partis politiques légalement reconnus, considérant cela comme antidémocratique.
Durcissement des conditions de création Ils critiquent le durcissement des conditions de création de nouveaux partis, vu comme une restriction des libertés politiques.
Rétrocession de l’organisation des élections La rétrocession de l’organisation et de la gestion des élections au ministère de l’Intérieur est perçue comme un retour en arrière.
Références historiques Les leaders rappellent l’histoire politique du Gabon, soulignant l’importance du multipartisme et des libertés d’expression.
Contribution à la transition Ils réaffirment leur soutien à la transition tout en demandant des réformes pour éviter le retour à un régime autoritaire.
Appel à la révision des propositions Les leaders exhortent le comité de transition à revoir les propositions controversées du Dialogue National Inclusif.

Ils ont évoqué les sacrifices de figures emblématiques de la lutte pour la démocratie au Gabon, de Jean Hilaire Aubame Eyeghe à André Mba Obame, et ont réaffirmé leur engagement à défendre ces libertés. " Envisager d’entraver l’existence ou l’activité des partis politiques consacrée et encadrée par des lois en vigueur, au moyen de la ruse, de la manipulation ou des intimidations est inacceptable et procède de la provocation gratuite ," ont-ils affirmé.

Appel à la révision des propositions

En conclusion, le PGP et le RPG ont lancé un appel au comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI), dirigé par le Général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, pour revisiter les propositions du DNI. " Nous lançons un vibrant appel patriotique et solennel au comité pour la Transition et la Restauration des Institutions pour qu’il revisite les propositions querellées du DNI, et se conforme à l’essentiel de son message du 30 août 2023, à savoir ‘rendre aux Gabonais leur honneur, leur dignité et restaurer les institutions ’," ont-ils déclaré.

Ils ont exhorté le président de la transition à rompre avec l’ancien régime et à répondre aux attentes du peuple gabonais, notamment par la mise en place d’une Commission « Vérité-Justice-Réparation-Pardon-Réconciliation ». " Pour le PGP et le RPG, le combat pour les libertés se poursuit. Nous n’hésiterons pas à prendre position chaque fois que les acquis démocratiques seront mis en péril ," ont-ils conclu.

@info241.com
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