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Déguerpis mais pas abandonnés : plus de 70 étudiants relogés in extremis au campus de l’UOB

Déguerpis mais pas abandonnés : plus de 70 étudiants relogés in extremis au campus de l’UOB
Déguerpis mais pas abandonnés : plus de 70 étudiants relogés in extremis au campus de l’UOB © 2025 D.R./Info241

Face à la vague d’émotion suscitée par les déguerpissements musclés menés depuis le 2 juin dans certains quartiers de Libreville, le gouvernement gabonais tente d’apporter une réponse sociale. Après l’intervention du ministère de l’Éducation nationale en faveur des candidats au baccalauréat, c’est au tour du ministère de l’Enseignement supérieur de prendre en charge les étudiants durement touchés par ces opérations.

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Dans un communiqué diffusé ce jeudi, le Centre national des œuvres universitaires (CNOU) a annoncé avoir relogé provisoirement 71 étudiants dont les logements ont été détruits à Plaine-Orety et sur le Boulevard Triomphal. Ces jeunes, laissés sans abri en pleine période de préparation des examens de fin d’année, ont été installés au pavillon D du campus de l’Université Omar Bongo (UOB).

Une réponse d’urgence sur instructions du ministre

Cette décision fait suite aux instructions du ministre de l’Enseignement supérieur, Simplice Désiré Mamboula, face à l’indignation de l’opinion publique. Le CNOU a procédé à un recensement rapide, établissant une première liste de 106 étudiants concernés. Une réunion a été convoquée le 18 juin sur le campus de l’UOB, au terme de laquelle 65 étudiants se sont effectivement présentés.

Ajoutés aux six déjà relogés la semaine précédente, ce sont au total 71 étudiants qui ont été installés dans les logements universitaires le week-end suivant. Le rapport du CNOU précise que près de 85 % des étudiants relogés viennent de l’intérieur du pays, et que 38,46 % sont des filles. Environ 80 % sont inscrits à l’UOB, les autres étant répartis entre l’INSG (12,31 %), l’ENS (6,15 %) et l’ENSET (1,54 %). Près des deux tiers sont boursiers, révélant une population étudiante à la fois fragile et fortement dépendante du soutien public.

Une solution transitoire, mais pas pérenne

L’hébergement consenti est gratuit et valable jusqu’à la prochaine rentrée académique, soit pour une période de trois à quatre mois. Passé ce délai, les étudiants qui souhaiteront rester devront payer les frais d’hébergement applicables aux résidents du campus. Le CNOU insiste sur le caractère transitoire de cette mesure, tout en appelant à une solidarité renforcée entre les autorités, les universités et les familles.

Cette action, bien que saluée, soulève toutefois des questions sur la coordination et l’anticipation des conséquences sociales des politiques publiques de déguerpissement. À moins d’un mois de la fin des examens, et alors que certains vivent toujours dans la précarité, de nombreuses voix continuent de réclamer des solutions plus durables et humaines pour accompagner les victimes de ces opérations.

@info241.com
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