Assises du Réseau national des entrepreneurs gabonais : vers la nationalisation des entreprises
Afin de se réapproprier l’économie nationale pas l’entrepreneuriat, des assises ont été organisées le samedi 14 octobre dernier à Port-Gentil par le réseau national des entrepreneurs gabonais (RENEG).
« Ensemble pour la réappropriation de l’économie nationale », était le thème retenu le samedi 14 octobre lors des assises du RENEG qui se sont tenues dans les locaux de la Chambre de commerce de Port-Gentil. Durant cinq heures d’horloge, les experts, entrepreneurs et industriels ont longuement échangé à travers des séries de panels sur les enjeux, défis et perspectives des entreprises et des industries au Gabon.
La photo de famille des officiels
« Nous devons nous armer de combativité et de créativité. Il ne s’agit pas de créer un mouvement et que demain il n’y ait pas de résultats. Nous avons des objectifs à atteindre à court, moyen et long terme. D’ici à cinq ans, nous pouvons avoir 50% du tissu économique pour les PME, PMI et les TPE. Nous devons le faire ensemble et réussir ensemble », a déclaré le président des Assises Arnaud Ebe Ongone.
L’objectif principal de ces assises était d’inciter les hommes d’affaires nationaux à s’impliquer davantage dans la réalisation des missions notamment en termes de création d’emploi, d’investissement et de réformes nécessaires. Sept ateliers ont fait l’objet d’une grande réflexion autour de l’économie nationale. On note par exemple, les aspects administratifs et juridiques relatifs aux PME/PMI, l’accès aux marchés publics et privés par les PME/PMI gabonaises, l’accès aux financements des PME/PMI et problématique des frais financiers.
On note encore comme autres sous-thèmes douane, fiscalité et parafiscalité en rapport avec les PME/PMI, concurrence déloyale et secteur informel face aux PME/PMI gabonaises, secteurs d’activités exclusifs aux PME/PMI gabonaises et enfin organisation et performances internes des PME/PMI gabonaises. « On avait une banque à l’époque très importante qui était la BGD et également Okoumé Capital. Aujourd’hui nous voulons la reconduction de toutes les structures bancaires afin qu’elles s’impliquent à nous aider dans le bon fonctionnement des PME et PMI », estime le rapporteur Didier Angué.
Une vue des participants
Au cours des débats, les participants se sont penchés également sur le rôle prépondérant que devrait jouer l’Agence nationale de la promotion des investissements (ANPI) dans la création d’entreprise, et qui devrait simplifier l’ensemble des démarches administratives des entreprises, tout en étant l’interlocuteur privilégié́ du secteur privé au sein de l’administration publique. « Nous devons nous structurer de manière à ce que la référence soit internationale. Le niveau de qualité ne doit pas être remis en question par les donneurs d’ordre qui doivent avoir l’obligation légale de nous accompagner pour qu’on puisse atteindre cet objectif », laisse entendre Arnaud Ebe Ongone.
La mise en place par l’ANPI d’un service consacré essentiellement aux conseils en investissements pour l’obtention des fiches circuits, l’octroi par l’Etat d’une subvention financière annuelle de 20 milliards de FCFA auprès des banques locales visant à favoriser l’entrepreneuriat, l’attribution aux nationaux de la gestion des carrières (sable, latérite et gravier) et bien d’autres faisaient partie des quelques recommandations faites par les parties prenantes à ces assises.
« Il faudrait que nos enfants trouvent un contexte entrepreneurial plus favorable que celui que nous avons trouvé car le moment est venu de briser le plafond de verre. Que la conscience collective accepte l’existence d’une caste d’hommes d’affaires. Le gabonais doit suivre les bons exemples », conclu-t-il.
Ces assises analysent en effet le fonctionnement spécifique de l’entrepreneuriat au Gabon. En deux parties, il a permis d’en appréhender les problématiques essentielles liées à l’entrepreneuriat (géographie, économie et humain). C’était également l’occasion de pouvoir déceler certains obstacles tels que la non-propension à l’épargne ou la limite de la production à la seule autosubsistance et bien d’autres.
En revanche, les panélistes ont fustigé dans leurs rapports l’absence du gouvernement en ce qui concerne le développement des entreprises gabonaises, la non-vulgarisation de la micro-finance et l’absence de la mise en place des réseaux (incubateurs d’entreprises, pépinières, réseaux d’affaires et sociaux), pour permettre aux PME de bénéficier d’une information riche.
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