Alexandre Barro Chambrier à Ozangué : « On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs »
Plus de 4 mois après sa dernière descente sur le terrain, Alexandre Barro Chambrier a renoué avec cet exercice le samedi 4 février. C’est le quartier Ozangué, zone dite "Cité perdue", dans le 5e arrondissement de Libreville qui a été choisi pour ce retour sur la scène. Après une ronde à travers les mapanes de son quartier de résidence, il a animé une grande causerie au cours de laquelle le président du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM, opposition) a invité les "patriotes" à « se tenir prêts ».
« Au moment où je prends la parole devant vous, le temps se fait menaçant. Je prends cet oracle qui s’annonce comme un signe de la nature à retenir », a-t-il dit à l’entame de son propos. « Je suis venu vous dire que nous allons prendre toute notre part pour que les choses se passent correctement, malgré les tentatives de manipulation. Ne vous laissez pas embarquer dans cet enfumage dont le pouvoir s’est fait la spécialité », a ainsi planté le décor Alexandre Barro Chambrier.
Une vue de la tournée de l’opposant du quartier
Connu pour sa relative tempérance, Alexandre Barro Chambrier a, le moins que l’on puisse dire, donné l’impression d’un homme dont le discours devient de plus en plus incisif. Abordant certaines questions d’actualité, il est par exemple revenu sur l’état actuel de l’insalubrité à Libreville. Faisant allusion à Christine Mba Ntutum, l’actuelle mairesse de la capitale du Gabon sans la nommer, Barro Chambrier estime qu’il faut « dégager cette incapable qui est incapable d’organiser le ramassage des ordures ».
Avant d’aborder les résolutions de la dernière concertation politique qui a vu une partie de l’opposition gabonaise et la majorité épiloguer sur les conditions d’organisation d’un scrutin libre, transparent et aux lendemains apaisés. Justifiant le retrait de son parti à cette rencontre, ABC a dit avoir refusé d’apporter sa caution à la « mauvaise foi légendaire » d’un pouvoir qui y a associé une partie de l’opposition qu’il a qualifiée de « personnes faites de toutes pièces et servant d’appendices du régime ». Pour le chef des patriotes, les décisions issues de cette concertation « étaient déjà prises bien avant ».
Le leader du RPM au cours de sa sortie
« Comment pouvez-vous comprendre que la date d’une élection qui est censée se tenir dans 5 mois ne soit toujours pas connue ? » s’est-il interrogé. Pour le patriote en chef, ce seul indicateur est révélateur des intentions réelles qui animent les tenants du pouvoir. « Nous les voyons venir. Ils veulent encore tricher comme il est de leur ADN », a-t-il dit. Aussi, l’opposant gabonais a dit ne rien en attendre. Egratignant au passage Lee-White le ministre des Eaux et forêts du Gabon, Barro Chambrier a émis de sérieux doutes quant aux retombées significatives issues de la vente par le Gabon des crédits carbone. « J’ai moi-même été au ministère des Eaux et forêts. Ca fait des décennies que l’on parle de ces crédits carbone (…) On parle du professeur Lee White ; il est professeur d’où », s’est-il insurgé.
Après tous ces constats révélés à l’assistance venue en nombre l’écouter, le principal orateur a enfin regretté que ses adversaires politiques aient pu instrumentalisés des jeunes de cet arrondissement dans le but de déchirer ses affiches pour, croit-il savoir, tenter de saboter sa sortie dans les environs du carrefour Kanté. En considération de tout cela, Alexandre Barro Chambrier a recommandé à l’assistance de se tenir prête pour parer à toute éventualité le moment venu. Barro Chambrier croit savoir que le pouvoir dispose d’un plan A et d’un plan B.
« Il faut vous tenir prêts. On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs. Que ceux qui ont peur aillent dormir. Et que les autres se tiennent prêts à se battre pour le Gabon d’abord », a-t-il conclu. Même s’il a annoncé dans la foulée la reprise prochaine de son « bâton de pèlerin » à travers les quartiers, les villes et l’arrière-pays, le leader du RPM se garde encore d’annoncer s’il sera candidat à cette élection présidentielle à venir. L’homme préfère jusqu’ici mettre en avant la nécessité pour l’opposition « véritable » de s’unir.
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