Inquiétudes

Wire Group à Port-Gentil : Entre mépris salarial et esclavage moderne ?

Wire Group à Port-Gentil : Entre mépris salarial et esclavage moderne ?
Wire Group à Port-Gentil : Entre mépris salarial et esclavage moderne ? © 2025 D.R./Info241

La marginalisation des employés de la société pétrolière Wire Group Oilfield Services dans la capitale économique gabonaise se poursuit. Interpellant le président de la transition, ils ont tenu ce lundi aux micros d’Info241 à dénoncer plusieurs points qui freinent la restauration de la dignité de ces pères et mères de famille.

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Une précarité qui s’éternise

La précarisation des agents du groupe Wire se poursuit. Après plus d’un an de préavis de grève, près d’une trentaine de réunions et six mois de négociations, le personnel du groupe Wire se questionne chaque jour sur le travail crédible qu’ils ont confié à leur syndicat, le SEERPAC. À ce jour, la direction et le syndicat querellé ne sont toujours pas tombés d’accord. La non-conciliation indique clairement le manque de considération des revendications des agents par les deux camps.

« La direction de l’entreprise nous a sorti un document comme quoi elle a contacté la commission pour le dialogue social. Un document adressé à une administration se doit d’être sanctionné par un accusé de réception. Malheureusement, il ne porte pas d’accusé de réception de ladite commission, d’où l’interrogation du personnel sur la véracité de ce document  », se demande un agent qui craint un licenciement.

Des irrégularités administratives flagrantes

Quelques semaines après ce mensonge administratif, le Syndicat des employés Ex-employés retraités du pétrole et activités connexes (SEERPAC), prenant le même couloir que la direction, a tenté de convaincre les agents d’avoir également adressé un document à la commission afin de sortir de cette crise. Un courrier qui ne portait ni accusé de réception, ni cachet.

Autant d’irrégularités administratives qui témoignent de la mauvaise foi des deux parties à résoudre cette situation. « Nous avons vu le chronogramme des entreprises qui devront être reçues par la commission, Wire Groupe ne figure pas ! L’interrogation ici est celle de savoir si le dossier de l’entreprise est bel et bien à la commission  », s’interroge une source interne.

Des pressions et menaces constantes

Cependant, les chauffeurs de poids lourds, contestant les mauvaises conditions de travail depuis des mois, se sont vus menacés par leur direction générale, imposant des demandes d’explication. « Le temps du bénévolat est terminé  », précise notre source. « La prochaine fois que nous serons menacés ou qu’un des chauffeurs poids lourds reçoive une demande d’explication à cause de l’insalubrité d’un camion, nous allons arrêter de manière collective », prévient-elle.

Un appel au secours ignoré

Maltraités, droits légaux bafoués, valorisation des acquis sociaux inexistante, les agents de Wire Groupe interpellent les plus hautes autorités du pays, pour lesquelles ils espèrent qu’elles joueront un rôle important dans la résolution de ce dossier afin que ces pères et mères de famille retrouvent leur dignité.

« Le chauffeur est une serpillière à Wire : à lui seul incombe toutes les charges et toutes les tâches : assistant opérateur slickline, opérateur, laveur de camion, électricien, vulgarisateur, laveur de tête de puits pétroliers, responsable des jauges du camion. Tout ça pour un salaire de 250 000 F CFA et une prime de chantier de 7 500 F CFA dans le monde du pétrole », fustige notre source qui a tenu à garder l’anonymat.

Des conditions indignes et des primes inexistantes

Manque de primes de risques, de responsabilité, d’assiduité et de primes liées à la salissure : les souffrances des employés font grincer des dents. « Nous sommes des esclaves des temps modernes. Et lorsqu’on se plaint auprès de notre chef de département Nicolas Bousquet, il nous répond que si l’herbe n’est pas verte à Wire Groupe, nous sommes libres de démissionner », regrette notre contact.

Aussi, les 2,5 % exigés par l’État ne sont pas pris en compte dans cette société pétrolière. Le personnel ayant dépassé les 10 ans de service manque de reconnaissance lors des cérémonies de décoration. « Il nous avait viré un montant de 10 000 FCFA sur les comptes de chacun de nous pour la fête du 1er mai, et au final, il nous a coupé les 10 000 F à la fin du même mois, sous prétexte qu’il nous l’a donné comme avance sur salaire  », se désole notre indicatrice.

@info241.com
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