C’est assez rare pour le souligner, le discours à la nation d’Ali Bongo de jeudi dernier, n’a pas convaincu grand monde au sein même de son propre parti. Dans un billet publié hier sur son blog et intitulé « Chronique du Gabon| COVID-19 : Dévaluation de la parole présidentielle ou le discours de trop ! », la militante et blogueuse du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir depuis 1968), Anne Marie Dworaczek Bendome établie en France, n’hésite pas à dénoncer la légèreté du discours présidentiel, évoquant même l’érosion de la confiance en la parole présidentielle.
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La militante de la fédération de France du PDG n’a vraiment pas apprécié à sa juste valeur, le discours d’Ali Bongo intervenu jeudi soir devant les Gabonais. Pour Anne Marie Dworaczek Bendome, la teneur de ce discours "aurait pu être rendu public par le ministre de la santé ou le porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication, soit encore le porte-parole de la Présidence". Insinuant la pauvreté et le manque de hauteur dudit discours présidentiel.
La "journaliste et citoyenne" du parti au pouvoir, rappelle qu’Ali Bongo serait le "père de la nation". Et que donc "ses prises de paroles à l’adresse des populations soulignent l’importance d’un fait ou d’un événement, hors hier, on était très loin de ce cadre". L’une des causes de cette levée de boucliers : l’annonce de la transformation en laboratoire éphémère de dépistage Covid-19 d’un gymnase sportif. "Pourquoi faire lire au président un discours qui laisse croire que le “centre de dépistage au covid-19 éphémère” installé au stade du palais des sports de Petit-Paris, serait une référence sous-régionale ?" s’interroge-t-elle à haute voix.
"Attendez, le monde est global, on sait ce qui se passe ailleurs comme en République démocratique du Congo, où les autorités ont permis la construction à un temps record d’un véritable hôpital. Sans sous-estimer la réalisation du “centre de dépistage éphémère au Covid-19” du stade du Palais des sports, ce n’est pas l’infrastructure la plus marquante des 10 ans d’Ali Bongo Ondimba au pouvoir", déplore Anne Marie Dworaczek Bendome sur son blog.
Affirmant ne plus croire aux promesses présidentielles du fait de leur non-application, la militante du PDG crie au loup en ce qui est de l’indemnité Covid-19 promise aux soignants. "La “prime Covid-19”, au personnel médical, avec les modalités d’exécutions très certainement pas encore clairement définies, ce n’est pas ainsi que vous allez créer un meilleur état d’esprit au sein du corps soignant. Qui va avoir droit ? quand ? pour quelle durée ?", déplore la militante et citoyenne du PDG.
Et de rappeler : "On attend, comme on a attendu les mesures d’accompagnement sociale, économique et sanitaire. La suite, chaque gabonais la connait. Ceci dit, après 10 ans de discours sans suites, on n’y croit plus vraiment", tranche-t-elle comme pour rappeler que la parole d’Ali Bongo était désormais dévaluée, sans le brin de rêve qu’il aurait revêtu à ses débuts du fait de nombreuses promesses non-tenues. Un franc-parler qui devrait faire bondir les soutiens du président gabonais et les instances du parti auxquelles la militante appartient pour l’heure.
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