Seydou Kane interpellé à son tour à Paris dans l’affaire Marck/Accombressi
L’apparente accalmie dans l’affaire Accrombessi/Mark n’était qu’illusoire. La justice française a mis la main ce mercredi matin sur l’homme d’affaires sénégalo-malien et gabonais Seydou Kane alors que celui-ci s’y rendait en France avec un passeport gabonais, rencontrer le chef de protocole de l’ambassade du Sénégal à Paris.
Seydou Kane, proche du directeur de cabinet d’Ali Bongo Maixent Accrombessi, est en garde à vue à Nanterre depuis ce matin. Il est entendu par les policiers français de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCLIF) dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte en juillet 2007.
Cette enquête avait occasionné de menus incidents diplomatiques le 3 août dernier après l’interpellation d’intouchable directeur de cabinet de la présidence gabonaise Maixent Accrombessi. La justice française le soupçonne d’avoir mis la main sur près de 4,7 milliards de CFA.
Interrogé également en août dernier par nos confrères du journal Le Douk Douk, Seydou Kane tout en s’étonnant de la médiatisation de cette affaire, avait marqué ainsi son étonnement : "personnellement, je n’ai aucun souvenir de cette transaction, j’ai toutefois demandé au service comptabilité de mettre à jour tous les dossiers de 2005 jusqu’au début de 2008." Avant de dénoncer "une volonté affichée de nuire parce que de facto on met en avant la culpabilité et on exclut la présomption d’innocence".
Depuis le 7 août, une enquête préliminaire a été ouverte en France contre Accrombessi pour « corruption active et passive d’agents étrangers, abus de bien social, blanchiment, recel, faux et usage de faux ». Des fortes accusations qui visiblement n’ont pas conduit à l’ouverture d’une enquête par la justice gabonaise qui s’est pourtant dotée dernièrement d’un tribunal spécial où trône l’affligeante Sidonie Flore Ouwé.
L’organisme français de lutte contre le blanchiment, Tracfin, enquête sur un virement de plus de 200 millions (300 000 €) émis le 7 juin 2006 vers le compte monégasque d’une entreprise de Seydou Kane, Marck, société française spécialisée dans la vente d’uniformes militaires et de matériel anti-émeutes.
Cette nouvelle prise risque à nouveau de jeter le froid sur les relations entre la France et le Gabon qui semblaient revenues sous de bons hospices. La justice française étant indépendante du pouvoir politique, on s’achemine là vers un véritable chasse à l’impunité et mets ainsi à nu, les pratiques de nos gouvernants et dirigeants engagés dans une course effrénée vers l’enrichissement illicite alors que des organes de régulation et de lutte contre ces crimes financiers existent bel et bien au Gabon depuis plusieurs décennies.
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