Port-Gentil : Les victimes de BR Sarl réclament justice et invitent le CTRI à réagir
C’est un cri de détresse que viennent de lancer ce lundi à Port-Gentil à l’endroit des hommes forts du Gabon, les victimes de l’arnaque de la micro-finance Bâtisseur de Richesse (BR SARL) d’Yves David Mapakou. Après 8 ans sans solutions, invitent les pouvoirs publics à se saisir de ce dossier.
Les épargnants de BR Sarl de Port-Gentil roulés dans la farine ont invité ce lundi 18 septembre le président de la transition, par ailleurs président du Comité pour la transition et la restauration des institutions, à prendre à bras-le-corps l’affaire opposant les 18 000 épargnants floués par BR Sarl et l’État gabonais.
Une vue de l’ex agence de Port-Gentil
Ils se sont regroupés autour d’un piquet de grève non loin du cinéma de l’Ogooué, dans le 3e arrondissement de la capitale économique. « Nous venons attirer l’attention de l’opinion nationale et internationale pour que nous soyons tout simplement entendus par les nouveaux maîtres eu Gabon, en la personne de Mr Brice Clotaire Oligui Nguema », explique la présidente des victimes de Port-Gentil Marie Cécile Price née Ogoula.
En effet, il s’agirait de près de 18 000 épargnants qui ont été floués par BR Sarl. Huit ans après la spoliation par les responsables de cette société, ces pères et mères de famille n’ont eu aucune avancée majeure dans ce dossier. Afin de rentrer en possession de leur épargne, les tentatives entreprises ont été infructueuses sur tous les plans. D’où l’appel à l’aide aux nouveaux hommes forts du Gabon.
« Nous espérons que notre situation puisse avoir un dénouement heureux. Nous croupissons tous dans la misère, nous avons des enfants, des personnes qui ne sont plus de ce monde. Nous demandons de lui que notre situation soit entendue », espère sagement Marie Cécile Price. Voilà aujourd’hui plusieurs années que ces personnes sacrifiées, ne savent plus où mettre la tête à la suite de la faillite de cet établissement de micro-finance qui promettait des intérêts partant de 50% à 100% sur une durée de 3 mois sur le montant injecté.
Le pasteur Pakou, principal accusé
L’affaire BR-SARL concerne à ce jour des milliers de victimes et elle se chiffrerait à 32 milliards. Toutefois, cette affaire qui ne cesse de faire parler d’elle, avait réuni à Libreville il y a plusieurs années en assemblée générale, le collectif des victimes de l’escroquerie de ladite structure de micro-finance ainsi que le Congrès des agents publics, parapublics et privés de l’Etat (CAPPE). Plus de 4 ans après, sans solutions concrètes de la part du gouvernement à l’endroit des 18 0000 familles gabonaises abusées, cette affaire laisse désormais penser à une sorte d’arnaque du gouvernement envers ses propres populations.
Yves David Mapakou, pasteur d’une église pentecôtiste, la Chapelle des solutions, reconverti dans les affaires, fait l’objet d’un mandat d’arrêt international. Il est depuis belle lurette l’homme le plus recherché du Gabon. Il est suspecté d’avoir siphonné copieusement avec la complicité de ses acolytes, l’épargne de plusieurs milliers de gabonais à travers la société Bâtisseur de Richesse (BR SARL). Il a pris la poudre d’escampette le 13 octobre 2015 et à ce jour, ses traces sont invisibles au point où les autorités gabonaises et internationales mangent la poussière.
La question que se pose la plupart des observateurs, c’est celle de savoir comment Yves David Mapakou a-t-il fait pour obtenir une autorisation, le permettant de percevoir l’épargne de ses victimes, quand bien même il avait été reconnu coupable en mars 2009, à cinq ans de prison ferme pour le viol d’une mineure de 13 ans, avant d’être gracié ? Et pourtant, l’article 43 du règlement sous-régional réglementant l’activité des établissements de micro-finance au Gabon est claire. :"Nul ne peut administrer, diriger ou gérer un établissement, s’il a fait l’objet d’une condamnation pour crime ou abus de confiance". Le gouvernement gabonais est appelé à régler ce problème pour une paix sociale.
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