Les autorités gabonaises manipuleraient-elles les chiffres sur la pandémie de Covid-19 ?
Depuis le début de la pandémie de coronavirus, nombreux sont les gabonais qui doutent de la véracité des chiffres avancés par les autorités. Ces doutes viennent d’être réactivés par l’énorme bourde commise par le ministère gabonais de la Santé via le Comité de pilotage en charge de la vaccination (Copivac). En effet, alors que le 13 septembre, il annonçait pourtant 74 961 personnes ayant reçu deux doses de vaccins, 48h plus tard ce chiffre a dégringolé à 71 076. Soit une chute vertigineuse de 3 885 vaccinés, gommés des statistiques sanitaires sur la vaccination débutée le 23 mars.
Devenu plus un enjeu politique que sanitaire pour Ali Bongo, la course à la vaccination qui piétine depuis près de 6 mois, semble galvaniser désormais le gouvernement et ses démembrements. C’est le sens à donner à la course aux chiffres à laquelle s’adonne les autorités sanitaires pour éviter de faire mentir Ali Bongo sur l’engouement retrouvé des gabonais quant à la vaccination. Sauf que cela pourrait raffermir les plus sceptiques sur la gestion de la pandémie basée sur les chiffres abreuvés par le Copil et le Copivac.
Les chiffres de la vaccination des 13 et 15 septembre 2021
Cette dernière s’est véritablement fourvoyée dans la communication des données et les différents visuels sur la vaccination des 13 et 15 septembre. Alors que le nombre de vaccinés est censé être à la hausse au fil des jours plutôt qu’à la baisse, le Copivac l’a pourtant attesté pour ces deux derniers jours. De 74 961 personnes vaccinées annoncées lundi par le Copivac, il n’était plus que 71 076 mercredi. Une baisse qui ne s’explique pas scientifiquement en raison du mode de calcul utilisé, à moins d’y voir une grossière manipulation des chiffres.
Une erreur de décompte de près de 4 000 personnes tronquées qui jette une nouvelle fois le doute sur le sérieux des données du ministère de la Santé sur l’ampleur de la pandémie et la compagne de vaccination qui est loin de connaitre une adhésion populaire malgré l’obligation faite aux militaires. De quoi renforcer les inquiétudes dans l’opinion qui n’a de cesse de douter de l’ancien monsieur Copil, Guy Patrick Obiang Ndong, révélé par cette crise sanitaire par ses bilans quotidiens. Une crise sanitaire qui a surtout fait de lui, par la suite, le flambant nouveau ministre de la Santé. Ceci pourrait expliquer cela.
En attendant, les explications du ministère de la Santé et du Copivac sur cette bourde loin d’être scientifique et rigoureuse, sont vivement attendues. Ce, pour ramener une once de sérénité sur ces chiffres, censés ne souffrir d’aucune contestation. Surtout qu’entre ces deux jours, aucune correction ou ajustement n’a été envoyée à la presse pour excuser ou expliciter cette baisse aussi insolite que curieuse.
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