La « Semaine africaine de l’UNESCO » à Paris et son très controversé parrain gabonais
Le groupe africain des Etats membres de l’UNESCO sous la présidence du Mozambique a-t-il perdu le sens de la réputation honorifique et des symboles que revêtent cette institution onusienne qui travaille pour le rayonnement culturel et de l’éducation dans le monde à travers des valeurs universelles ? Comment se risquer d’avoir pour parrain de la « Semaine africaine de l’UNESCO » ayant pour thème principal ’’La jeunesse’’, le très controversé Alain-Claude Billie-By-Nzé ? Un repris de justice devenu ministre d’un régime autocratique, un pilleur patenté des subventions de l’Etat qu’il est censé servir, un funeste personnage hostile à la liberté de la presse, au respect des valeurs de la République et qui incarne à lui seul, tout ce que la jeunesse africaine ne veut aucunement prendre pour modèle.
« Investir dans la jeunesse africaine » est le thème de l’édition 2017 de la Semaine africaine de l’UNESCO, organisée au siège de l’Organisation du 22 au 24 mai à Paris, sis à 7, place de Fontenoy, 75007 à Paris. Les organisateurs ont choisis pour parrain, le très polémique Alain Claude Billie-By-Nze, en sa qualité de ministre de l’Economie numérique, de la Communication, de la Culture et des Arts du Gabon. Sans tenir compte de l’image nuisible du membre du gouvernement controversé d’Ali Bongo qui pourrait entacher cette action noble. Mais aussi, le caractère illégitime et illégal qui marque la présidence gabonaise actuelle.
Peut-on lire la main invisible d’une action de lobbying, désormais nouvel l’ADN du régime d’Ali Bongo et de son gouvernement ? Des assassins de la jeunesse à la tête du Gabon numéro 1 mondial dans le taux de redoublement sacrifiant chaque année l’avenir de sa jeunesse avec un système éducatif moribond, des grèves à répétition dans le secteur éducatif, au sein des universités et grandes écoles. Et de surcroit, prendre comme parrain un membre clé d’un gouvernement acteur des tueries récentes des jeunes gabonais qui ont soif de liberté d’expression et d’opinions, de démocratie, d’alternance démocratique, du respect du suffrage universel, d’état de droit et d’une développement véritable du pays.
Billie-By-Nze est un nom qui fait souvent la une de la presse gabonaise pour des scandales à répétition. Et non pour des sacres et modèles de réussite qui font de lui un parrain idéal à la semaine africaine de l’UNESCO qui plus est avec pour point d’ogre la jeunesse. Un personnage très clivant au Gabon avec une présidence qui demeure toujours controversée et marquée d’un saut du détournement de l’expression du suffrage universel. Mais, pour des faits et méfaits glorieux de sa probité douteuse au plus haut niveau, de son incompétence criarde, de son mélange et confusion des genres occurrents. Confondant la tribune gouvernementale pour régler ses comptes par des vomissures expressives, dont les plus récentes sont les menaces ostensibles proférées à l’encontre des journalistes gabonais. Après avoir fait homologuer un code de la communication et de la presse liberticide.
Billie-By-Nze, baptisé « Luky-Luke », au Palais du bord de mer, ce n’est pas un nom qui parle positivement qui dégage des valeurs références à la jeunesse gabonaise et moins encore africaine, en ce qui concerne l’exemplarité de son action publique. Au regard des bourdes habituelles d’AC, au Gabon il est plus qu’urgent de légiférer sur une loi pour la moralisation de la vie politique. Mais ce n’est qu’un rêve, car comment confier les rênes de la communication gouvernementale d’un pays avec comme incarnation un ministre qui a chevillé au corps l’irrévérence, la démesure, le saupoudrage médiatique, la propagande en utilisant abusivement les moyens de l’Etat. Sans oublier son irrespect des autorités universitaires, institutionnelles et parlementaires.
On se souvient de la une du journal pro-gouvernemental, L’Union, titrant « Billie-By-Nze, repris de justice en prison ». Ou les unes d’autres quotidiens « Billie-By-Nze, le Voyou de la République », « Billie-By-Nzé pilleur des deniers publics de La Poste gabonaise », « Billie-By-Nzé éclaboussé par un scandale d’adultère » . Un parrain de tel acabit a tout pour édulcorer l’image de l’UNESCO en Afrique en sapant son honneur. Soulignons que la semaine sera marquée par des animations, des concerts, des projections de films, des expositions et des tables-rondes. Elle est organisée par le groupe africain des Etats membres de l’UNESCO sous la présidence du Mozambique.
Au cours des trois jours de célébration de la culture africaine auront notamment lieu des défilés de mode des jeunes stylistes Diana Magesa (Tanzanie) et Tatenda Sipula Bespoke (Afrique du Sud), le 22 mai (16h00, Hall Ségur). L’art de la haute maroquinerie par la Maison Andridz (Madagascar) donnera lieu à un atelier, le 23 mai (14h30, Salle Miró). Il sera suivi par des contes de l’Afrique traditionnelle dits par Fouma Traoré (Burkina Faso), à 15h30 (Salle Miró). On peut noter l’absence des artistes et d’une mention de la culture gabonaise dans cette programmation.
Le 24 mai, des animations à destination des enfants (percussions, danse africaine, masques...) sont prévues à 10h00 (Hall Ségur) ainsi qu’un concert de Patricia Essong (Cameroun) à 16h00 (Hall Ségur). Parallèlement, une table-ronde sur le rôle et les perspectives de la jeunesse africaine est organisée les 23 et 24 mai (salle IV), en présence d’universitaires, d’entrepreneurs, de représentants de gouvernements et de la société civile africains. Le film Tourbillon à Bamako, de Dominique Philippe, sera par ailleurs diffusé le 23 mai (18h00, salle IV). Enfin, du 22 au 24 mai le jeune Chef congolais Dieuveil Malonga investira les cuisines du restaurant de l’UNESCO pour revisiter la gastronomie africaine.
Rappelons que la Semaine africaine est une manifestation annuelle qui vise à accroître la visibilité de l’Afrique à travers la mise en valeur de la diversité de son patrimoine culturel et artistique. Elle coïncide avec l’anniversaire, le 25 mai 1963, de la création de l’Organisation de l’Unité africaine, devenue l’Union africaine en juillet 2002.
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