L’Union européenne toujours préoccupée par la situation politique du Gabon
La situation politique au Gabon marqué pa les lendemains douloureux de la victoire controversée d’Ali Bongo à la présidentielle d’août 2016, la suppression de l’Assemblée nationale et les multi-reports des législatives, continue de préoccuper l’Union européenne. Mardi 19 juin, au cours de la 38e session du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies qui s’est tenue à Génève (Suisses), l’Union Européenne s’est montrée très critique sur la situation qui prévaut au Gabon, notamment sur les questions de Droits de l’homme.
Une présidentielle controversée
Selon le rapport Pays sur les Droits Humains publié par le département d’Etat américain pour l’année 2016, la Commission électorale nationale autonome et permanente avait annoncé le 31 août 2016, que le président sortant Ali Bongo Ondimba avait remporté l’élection du 27 août face à son rival Jean Ping avec une marge de moins de 2 % des voix. Les observateurs ont pris note de nombreuses irrégularités, y compris des résultats officiels extrêmement douteux dans la province dont est originaire la famille Bongo.
« Les agents du gouvernement ont dispersé par la force les violentes manifestations qui ont fait suite à l’élection. Selon les observateurs, les élections législatives de 2011 avaient été généralement libres et équitables, bien que certains partis d’opposition les aient boycottées après avoir déclaré que le gouvernement ne pouvait pas en assurer la pleine transparence et empêcher des irrégularités électorales. Les candidats du PDG avaient remporté 114 des 120 sièges de l’Assemblée nationale », poursuit le rapport.
Plus de 3.000 arrestations
En général, souligne toujours ce rapport, « les autorités civiles ont maintenu le contrôle des forces de sécurité, mais il y a eu des cas d’exaction et des manquements au niveau de la discipline. Les problèmes les plus graves dans le domaine des droits de l’homme étaient les conditions carcérales très dures, les longues détentions provisoires et les arrestations arbitraires, en particulier après l’élection contestée du 27 août. Les conditions carcérales étaient dures et potentiellement délétères en raison de la mauvaise qualité de l’alimentation, de l’insuffisance des installations sanitaires, du manque d’aération, du surpeuplement extrême et de la médiocrité des soins médicaux. Les conditions dans les maisons d’arrêt et les centres de détention, étaient comparables à celles des prisons. Il n’y avait pas d’aménagements spéciaux pour les personnes handicapées incarcérées. »
Selon les statistiques officielles, il y avait 3 254 hommes et 119 femmes détenus dans les neuf prisons du pays à la fin 2015. La prison centrale de Libreville était extrêmement surpeuplée ; elle avait été construite pour accueillir 500 prisonniers, mais en contenait 2 014 à la fin 2015. Et d’ajouter que le surpeuplement était aussi un problème dans d’autres prisons. Le Directeur des affaires pénales a indiqué qu’il y avait eu trois décès à la maison d’arrêt de Libreville. Aucune autre statistique n’était disponible.
Lors des élections législatives de 2011, le Parti démocratique gabonais (PDG-au pouvoir) avait remporté 114 des 120 sièges de l’Assemblée nationale. Les observateurs régionaux et locaux ont considéré que ces élections avaient été généralement libres et équitables, malgré des irrégularités mineures. Les observateurs ont estimé que la participation électorale avait été de 34 %. Les dirigeants de l’opposition et de la société civile avaient appelé à un boycott de ces élections. La participation à des élections législatives était d’environ 40 % en moyenne.
Reports successifs des élections législatives
Les élections législatives au Gabon, reportées pour la troisième fois, devraient contribuer à la réconciliation du peuple gabonais, suite aux élections présidentielles contestées d’août 2016 et aux violences post-électorales qui n’ont jamais fait l’objet d’aucune enquête de la part des autorités.
Les élections sont essentielles dans un contexte où les droits de l’homme et les libertés fondamentales restent sous pression, avec une liberté de mouvement limitée pour les citoyens gabonais et une détérioration des conditions de détention préventive, dépassant les délais légaux et contredisant les recommandations de l’Examen Périodique Universel.
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