L’ambassade du Gabon en France désormais interdite aux opposants d’Ali Bongo !
C’est ce qu’a laissé clairement entendre jeudi l’ambassadeur du Gabon en France, Flavien Enongoué, interpellé par un activiste qui tentait de faire renouveler son passeport. En effet l’ambassade du Gabon, place centrale des contestations anti-Ali Bongo en France, avait été victime l’année dernière d’un assaut « pacifique » de « résistants » qui s’y étaient introduits pour décrocher le portrait d’Ali Bongo. Une « destitution » qui n’avait logiquement plu aux autorités gabonaises qui ont depuis décidé de bunkeriser le bâtiment et de faire établir une liste noire de ses ressortissants persona non grata.
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C’est officiel ! Si vous êtes opposé à Ali Bongo et que vous avez à vous rendre à l’ambassade du Gabon, il presque certain que vous y soyez refoulé si vous figurez une la liste noire de ces autorités diplomatiques. C’est le sort réservé hier à l’activiste Bob le fou, de son vrai nom Serge Christian Nguema Ndong. Après avoir pris soin de prendre rendez-vous pour le renouvellement de son passeport, tel qu’imposé par les nouvelles mesures de sécurité prises dernièrement, comme beaucoup d’autres activistes opposés au régime et vivant en France, il a tout bonnement été refoulé par la police française qui veille sur l’ambassade gabonaise.
Flavien Enongoué, l’actuel ambassadeur du Gabon en France
Mécontent de se voir refuser l’entrée malgré sa prise de rendez-vous, l’activiste a eu droit à la réponse tranchée de l’ambassadeur venu à sa rencontre, sous bonne garde policière. L’échange filmé en direct, montre Flavien Enongoué annoncer la couleur de sa décision de plus laisser entrer dans la représentation, la dizaine de compatriotes qui s’y étaient rendus le 1er juin 2018 pour décrocher le portrait officiel d’Ali Bongo. Il semblerait bien que la manifestation « symbolique » et pacifique de ces opposants au régime d’Ali Bongo, soit restée au travers de la gorge des autorités gabonaises.
En effet, l’ambassadeur du Gabon en France qui a tenté d’expliquer cette mesure administrative contre certains de ses ressortissants, a indiqué à l’activiste « la dernière fois quand vous êtes venus monter sur la photo du président, vous aviez prétexté que vous vouliez faire une procédure administrative », a rétorqué sans diplomatie Flavien Enongoué. Avant de brandir la sanction aux activistes : « depuis lors, tout ceux qui ont agi comme ça n’entreront plus ici tant que la procédure judiciaire (intentée contre eux par l’ambassade, ndlr) ne sera pas close ».
L’échange entre l’activiste et l’ambassadeur
Voilà qui a le mérite d’être dit. Si on en croit donc l’ambassadeur, cette administration apolitique tiendrait une liste noire de compatriotes indésirables. Ainsi, cette dizaine de compatriotes est dorénavant privée des services de leur ambassade avec les conséquences dommageables que cela pourraient impliquer pour eux dans l’établissement de leurs papiers.
Ce, alors qu’aucune condamnation n’ait été prononcé contre eux dans cette affaire d’intrusion, portée devant les juridictions françaises. A moins bien entendu que leur statut de citoyen gabonais ayant des convictions politiques différentes de celles des autorités de Libreville, pourtant garantie par la Constitution gabonaise, n’ait plus droit de cité en France. Quid de la liberté d’opinion. Affaire à suivre.
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