Jean Ping dézingue la « bande à Sylvia » et clame la libération « urgente et impérative » du Gabon
Les derniers développements de l’actualité gabonaise avec l’arrestation de la « bande à Fargeon » accusée de tous les maux et la nomination « anticonstitutionnelle » le 5 décembre dernier du fils d’Ali Bongo à la tête de la présidence gabonaise, ont poussé le président « élu » Jean Ping à sortir de sa réserve. Dénonçant ce mardi lors d’une déclaration, une guerre de « gangs » au sommet de l’Etat de « bandes » qui surferaient ur l’incapacité d’Ali Bongo à diriger le pays, le leader de la Coalition pour la nouvelle république (CNR) a surtout pris soin de désigner sans détour les « ennemis » de la République que sont selon lui, Sylvia Bongo et Maixent Accrombessi notamment.
Jean Ping qui continue de réclamer sa victoire volée par le régime d’Ali Bongo lors de la présidentielle d’août 2016, n’a pas eu de mots tendre pour qualifier le basculement du Gabon, « de la situation de l’usurpation du pouvoir par Ali Bongo à l’anarchie établie au sommet de l’État ». Pour le président "élu" du Gabon, le constat est définitif et accablant : "Ali Bongo n’est plus en capacité d’exercer le pouvoir usurpé en août 2016 ».
Ali Bongo hors jeu
L’opposant illustre son propos par les récents développements de l’actualité politico-judiciaire de ces dernières semaines. "En réalité, il s’agit d’une agitation dans la confusion généralisée qui traduit la guerre ouverte entre les clans qui entre-déchirent sur la place publique, dans un contexte caractérisé par l’incapacité d’Ali Bongo", a déploré Jean Ping. A la lumière de cet énième scandale de corruption qui touche un proche collaborateur d’Ali Bongo et sa cour, Jean Ping affirme que "l’État gabonais n’est plus que la proie de personnes et de groupes de personnes n’ayant ni foi ni loi, ni compétence, ni légitimité".
A côté de ce tableau d’impunité et de détournements massifs de fonds publics, "les Gabonais sont privés de tout : pas de routes, pas d’écoles, pas de médicaments, pas de logements, pas d’eau potable, pas d’électricité, pas d’emplois". Ce, alors que "les mêmes qui ont confisqué les rouages de l’administration engagent l’Etat gabonais dans un cycle d’endettement sans fin… un véritable puits sans fond". Revenant sur son engagement à parvenir à l’alternance pacifique, Jean Ping s’est dit de toute son âme, "tourné, en cette fin d’année 2019, vers l’aboutissement de ce combat".
Les ennemis du Gabon
Disant avoir longtemps "fait barrage contre toute tentation de jeter qui que ce soit en pâture ou à la vindicte populaire", Jean Ping a dit que "le temps est venu de désigner l’ennemi, de se lever et de marcher". Cet ennemi est "Celui qui condamne le Gabon à se saigner de toutes ses ressources financières, laissant à l’abandon l’école et la santé" ou encore toute personne "qui condamne notre pays à la mort lente". Sur ce registre, l’épouse d’Ali Bongo, Sylvia Valentin dont le fils a été propulsé la semaine dernière à la tête de la présidence gabonaise en qualité de coordinateur des affaires présidentielles, en a pris pour son grade.
Après le démantèlement de la bande de l’ancien puissant directeur de cabinet présidentiel Brice Laccruche Alihanga Fargeon, "Aujourd’hui, c’est une autre bande, la bande à Sylvia qui tire les ficelles et s’oppose résolument à la libération de notre pays qui n’a que trop tardé". Avant de relever qu’au "centre de cette bande qui s’agite dans l’ombre, la présence hyper active de cette femme, établie au Gabon par les liens du mariage et n’ayant aucune fonction, aucun mandat du peuple Gabonais, apporte la douloureuse preuve de la trahison que le Gabon subit en échange de sa générosité".
Jean Ping visiblement très au fait des dessous du régime, a révélé que Sylvia Bongo dans son projet "visant à nuire aux intérêts de ce pays et à le déstabiliser, en le prenant en otage", s’était offert les services de l’ancien directeur de cabinet présidentiel Maixent Accrombessi. Jean Ping en profite pour rappeler qu’"aucune qualité n’autorise la bande du béninois ACCROMBESSI, à interférer dans les affaires du Gabon". A coté de ces deux "ennemis" du Gabon, se trouvent enfin "les tenants du tout sauf PING". Ceux-ci ne "veulent pas entendre parler du vote des Gabonais, ni de l’alternance, ni de la vacance, au prétexte d’avoir juré allégeance à la famille BONGO".
Les desseins de palier à l’incapacité d’Ai Bongo
Selon lui, "Tous ces groupes prolongent la guerre des gangs et veulent faire durer à l’infini cette dérive, en sortant des limbes un nouveau roitelet". Car poursuit-il, Sylvia Bongo est "la mieux placée pour connaître de l’incapacité d’Ali Bongo". "Ce caprice dangereux et insensé de Sylvia et de sa bande, est un coup fatal de plus, porté à la crédibilité et à la stabilité de nos institutions", a-t-il relevé.
Concernant l’arrivée du fils de Sylvia Bongo à la Présidence gabonaise, Jean Ping a indiqué que "cette nomination confirme une fois de plus, la monarchisation de la République". Pour lui, "cette nomination anticonstitutionnelle interpelle urgemment la Cour Constitutionnelle". Rappelant que la communauté internationale n’avait pas "vu venir le coup d’état militaro électoral d’août 2016", elle "ne dira pas qu’elle ne savait pas" de celui actuellement en gestation selon lui.
Sortie de crise
Pour Jean Ping, "Le temps est venu de mettre fin au désastre. Le temps est venu de rétablir l’ordre au sommet de l’État pour que les enfants du Gabon reprennent en main leur destin". Pour cela, le président "élu" a rappelé les 5 urgences de sortie de crise qu’il avait encore dévoiler le 12 octobre dernier :
- Mettre un terme à la déliquescence de l’État gabonais qui va de pair avec une autre qui est fondamentale, l’urgence de la vacance de pouvoir et de la fin de l’usurpation ;
- Poursuivre l’action diplomatique qui reste associée aux engagements sans cesse renouvelés pour garantir l’intérim et une passation pacifique du pouvoir ;
- Maintenir le rapport de force intelligent porté par les forces vives de la Nation ;
- Respecter un agenda unique et salutaire pour le Gabon, celui de la reconnaissance du vote souverain exprimé par le peuple Gabonais, le 27 août 2016 ;
- Associer tous les patriotes de tous bords, dans l’esprit du Rassemblement auquel j’ai appelé le 2 novembre 2018.
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