Enquêtes impossibles

Gabon, ce pays aux enquêtes tapageuses à l’issue bien trop silencieuse

Gabon, ce pays aux enquêtes tapageuses à l’issue bien trop silencieuse
Gabon, ce pays aux enquêtes tapageuses à l’issue bien trop silencieuse © 2019 D.R./Info241

Il est devenu coutume qu’au Gabon, les autorités ouvrent des enquêtes à chaque scandale politique ou économique sans que le peuple en sache plus sur leurs conclusions. Le cas encore vivace dans les mémoires, reste à ce jour la nébuleuse affaire dite « kevazingogate » qui a pourtant coûté leur poste à de hautes personnalités de l’exécutif...

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Gabon, pays du paranormal ! C’est ce qu’on lit fréquemment sous la plume de plusieurs activistes du pays. En effet, même sans amplifier les avis de ces derniers, il convient tout de même, et en toute objectivité, de dire que le Gabon est un pays pour le moins atypique du point de vu judiciaire entre autres.

Des victimes expiatoires

Il y a tout juste un peu plus d’un mois, une nébuleuse affaire de disparition de 353 containers de bois précieux interdits à la vente avait défrayé la chronique. Avec empressement, plusieurs personnalités de haut rang dont le procureur de la République, Olivier N’zahou, sont montées au créneau pour promettre de faire toute la lumière sur cette affaire aux tentacules qui restent encore plus vastes que l’affaire elle-même.

A ce jour, aucun élément sérieux prouvant la culpabilité des mis en cause et des hauts fonctionnaires de l’État qui avaient été illico-presto suspendus de leurs fonctions. Comme des gourous tapis dans l’ombre de cette lugubre affaire , le vice-président de la République de l’époque, Pierre Claver Maganga Moussavou et le ministre d’État en charge des Forêts, Guy Bertand Mapangou, se feront littéralement éjecter du gouvernement sans ménagement.

Kevadance !

Mais quelques jours après, François Wu, du nom de cet important opérateur économique évoluant dans le domaine de l’exploitation forestière au Gabon depuis longtemps, viendra apporter un brin d’éclairage sur les contours très flous de ladite affaire via un élément sonore qui a fuité. Dans cet entretien téléphonique, Wu échange avec un proche sur l’affaire depuis l’étranger.

Dans cet audio qui sera d’ailleurs très répandu sur les réseaux sociaux, on entend l’homme d’affaire Chinois rire, ridiculiser la justice gabonaise en accusant quasiment le procureur N’zahou de faire dans la distraction. Alors que pareilles allégations auraient pu constituer un élément important pour les autorités judiciaires pour interpeller Wu aux fins de l’entendre sur procès verbal. C’est à un silence de morts auquel le peuple qui veut savoir, a droit.

La corruption rendue silencieuse

Comme s’il suffisait que Maganga Moussavou et Mapangou soient virés du gouvernement ; que de hauts responsables de l’administration des Douanes et des Forêts en soient suspendus sans établir la responsabilité de chacun de ces accusés qui ne sont que suspects pour le moment, l’affaire semble close !

Au Gabon, plusieurs affaires qui sont ainsi censées ébranler le cœur même du pouvoir, se terminent malheureusement de la sorte. L’on se souvient encore :
- des ces hilarantes découvertes de caisses d’armes à la plage du lycée national Léon Mba, dans la forêt du Cap Esterias ;
- de ces bateaux de bois de l’entreprise Necotrans disparus ou détournés en mer ;
- de plusieurs opaques affaires de détournements de deniers publics se chiffrant en milliards de francs CFA ;
sont classées finalement sans suite et qui se font oublier dans le silence coupable d’une justice finalement plus encline à reporter sine-die les procès liés à la corruption qui continue de gangrener l’administration publique gabonaise. Le cas des victimes de l’opération mamba est encore là pour nous le rappeler.

Quelles institutions pour quelle République gabonaise qui se veut forte ? Un vrai dilemme pour le Gabon.

@info241.com
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