En pleine tempête post-électorale, Ali Bongo accuse ses adversaires sans les nommer
Le président gabonais sortant, Ali Bongo, a dans une allocution radiotélévisée hier, tenté de faire le bilan du processus électoral qui s’est soldé par des violences dès l’annonce de sa réélection controversée à la présidentielle du 27 août. Ali Bongo a ainsi fait son mea culpa disant faire confiance à « nos institutions et à la démocratie ».
Le Gabon connait depuis le 31 août, une crise post-électorale sans précédent, la plus importante de son histoire. Le président sortant Ali Bongo a ainsi décidé hier de s’adresser pour la première depuis le déclenchement de cette crise à l’ensemble de ses compatriotes pour comme on dit « tirer le drap de son coté » et d’ainsi battre en brèche les lourdes accusations posant sur son régime, accusé d’avoir ordonné des meurtres de masse des contestataires de cette seconde victoire présidentielle déclarée qui se solde toujours dans la controverse.
En tant que président sortant, Ali Bongo a ainsi souhaité « tenir informés [le peuple] de l’état d’avancement du processus électoral concernant l’élection présidentielle du 27 août 2016 », a-t-il d’entrée de jeu annoncé à ses concitoyens. Sans le nommer, il emploi le terme de « candidat malheureux » pour désigner son rival Jean Ping qui « a déposé un recours devant la Cour constitutionnelle ».
Poursuivant sa prose, Ali Bongo en « candidat heureux » accuse désormais ses adversaires politiques de tous les maux que vivent le Gabon depuis l’annonce de sa « victoire » par le ministre de l’Intérieur. Ali Bongo doute toujours de la colère du peuple, lui qui a été pourtant battu selon ces mêmes chiffres officiels dans 6 des 9 provinces que comptent le pays.
Sans en apporter la moindre preuve, Ali Bongo décrit les contre-manifestants de sa victoire controversée comme « des éléments armés, infiltrés et téléguidés » ayant pour « but ultime est de semer le chaos ». Une réalité qui contraste avec les manifestations pourtant pacifiques engagées contre lui au Gabon et à travers le monde appelant à son départ.
Alors que les communications internet sont depuis régulées par les autorités gabonaises, Ali Bongo se présente toujours comme le chantre de la démocratie et de la liberté dans le pays. Accusant donc ses opposants de pas l’être, mais là encore le président sortant est prudent, il préfère ne pas les nommer ouvertement.
Le président sortant gabonais, poursuivant sa plaidoirie, appelle désormais les « Gabonais à la vigilance et à l’esprit critique ». Car ajoute t-il, « Je ne veux pas que la vie de nos compatriotes devienne un argument politique pour des désespérés prêts à tout ». Il décrit son opposition comme des « désespérés prêts à tout », voilà qui devrait les réjouir et surtout aplanir une atmosphère devenue lourde et suspendue au dénouement du contentieux par la Cour constitutionnelle.
Voici l’intégralité de l’allocution présidentielle d’Ali Bongo de ce mardi 13 septembre :
@info241.com