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Cherté de la vie : Taxe, impôt et transport élevés, l’essoufflement des commerçants de Port-Gentil

Cherté de la vie : Taxe, impôt et transport élevés, l’essoufflement des commerçants de Port-Gentil
Cherté de la vie : Taxe, impôt et transport élevés, l’essoufflement des commerçants de Port-Gentil © 2024 D.R./Info241

L’inflation des produits de consommation a frappé de plein fouet les habitants de Port-Gentil, notamment avec l’envolée des prix des denrées alimentaires comme les tomates, le piment, les oignons et le poisson. Les commerçants, eux, lancent des appels à l’aide face à cette situation qui les étouffe financièrement.

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Depuis plusieurs mois, la flambée des prix alimentaires dans la capitale économique n’a épargné personne. Le kilogramme de riz, de sucre, de poisson, de viande et d’autres denrées de base connaît des hausses drastiques. Les riverains, tout comme les commerçants, dénoncent l’inflation galopante qui affecte sévèrement leur quotidien.

Une vue du marché

La veuve Lucie Saphou, arrivée à Port-Gentil dans les années 1960, exprime sa stupeur face à cette augmentation généralisée des prix. « Avant, le paquet de manioc coûtait 50 F.CFA, la banane qui vaut aujourd’hui 2 000 F.CFA n’était qu’à 100 F.CFA, et le kilo de sardines était à 300 F.CFA. Aujourd’hui, on ne peut plus s’en sortir ! », déplore l’arrière-grand-mère.

Les habitants de Port-Gentil espèrent encore voir les effets des mesures annoncées par le gouvernement pour contrer l’inflation, mais l’attente devient longue. Jean-Luc Ibouanga, vendeur de friperie au marché du Grand Village, explique que les coûts de transport ont rendu les produits inabordables. « Un ballot de tee-shirts coûte au moins 300 000 F.CFA si l’on veut faire un léger bénéfice après vente. Tout est devenu cher à cause du transport », déclare-t-il.

Une vue des étales

La situation est tout aussi critique pour les produits de première nécessité. La boîte de lait, le sucre, les sardines et le sel sont devenus des denrées coûteuses. Les prix des poissons tels que le mulet, la dorade ou le capitaine sont également devenus exorbitants. «  En 2022, on achetait le capitaine ou la dorade à 2 300 F.CFA chez les pêcheurs, et nous les revendions à 2 800 F.CFA. Aujourd’hui, le prix d’achat est de 2 500 F.CFA, ce qui explique pourquoi le kilo de poisson coûte désormais 3 000 F.CFA, selon l’espèce  », précise Berthe Imounga, une vendeuse de poissons.

Elle pointe du doigt les coûts de transport et de carburant qui, selon elle, sont responsables de ces hausses. « Le trajet Port-Gentil-Omboué pour une glacière de poisson coûte 10 000 F.CFA. Voilà pourquoi nous sommes obligés d’augmenter les prix », ajoute-t-elle, dénonçant aussi l’absence de régulation des prix par l’État face à des pratiques qu’elle qualifie de spéculatives.

Malgré les annonces du gouvernement visant à contrôler l’inflation, les consommateurs constatent que les prix continuent de grimper. Nathalie, vendeuse au marché de La Balise, se lamente : «  La caisse de tomates coûte 38 000 F.CFA, celle d’oignons violets atteint 108 000 F.CFA. Si les taxes et la douane diminuaient, tout reviendrait à la normale  ». Le changement climatique et les coûts logistiques pour transporter les produits vivriers des zones rurales vers les grandes villes sont également pointés du doigt. « En saison des pluies, les prix vont encore grimper  », avertit Nathalie.

Les commerçants, accusés par les consommateurs d’être à l’origine des augmentations, se défendent en invoquant la hausse des taxes et des impôts, qui impacte leurs marges. « Les pêcheurs dépensent parfois plus de 200 000 F.CFA pour leurs sorties. Si après cela, ils ne ramènent qu’une cuvette de poisson, ils sont obligés d’augmenter les prix  », explique Alphonse Djossou, un pêcheur local.

Selon un rapport de la Banque mondiale daté du 28 mars 2024, l’inflation globale au Gabon est tombée à 2,7 % en octobre 2023, sous l’objectif de 3 % de la CEMAC. Toutefois, l’inflation alimentaire reste élevée à 4,7 %, augmentant ainsi le coût de la vie. Si le risque politique a diminué depuis le coup d’État et la levée des sanctions de la CEEAC en mars 2024, l’incertitude persiste, avec une confiance fragile des investisseurs. Cela pourrait compromettre les perspectives économiques du pays si la situation politique n’est pas stabilisée rapidement.

@info241.com
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