Mouvement d’humeur

Batanga : Les riverains de Perenco Gabon se révoltent contre les agissements du géant pétrolier

Batanga : Les riverains de Perenco Gabon se révoltent contre les agissements du géant pétrolier
Batanga : Les riverains de Perenco Gabon se révoltent contre les agissements du géant pétrolier © 2024 D.R./Info241

Un mouvement d’humeur agite Batanga, site pétrolier du géant gazier français Perenco Oil & Gas Gabon. Les riverains ont manifesté jeudi pour dénoncer les mauvaises conditions de travail et de vie.

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Le torchon brûle à Batanga, poumon pétrolier du géant français Perenco Oil & Gas Gabon (POGG). Le 6 juin, les riverains ont battu le pavé pour revendiquer de meilleures conditions de vie et de travail. Après une réunion qui a tourné au vinaigre, ils ont décidé de fermer d’abord le beach du site pétrolier, puis l’accès principal.

Une des banderoles de protestation des riverains

«  Aujourd’hui, nous nous sentons lésés par Perenco, la société mère ici, qui n’a même pas bougé le petit doigt pour venir à la réunion. Si une commission peut être mise en place pour enquêter sur ce que nous subissons, ce sera bien. On ne se lève pas pour rien, mais pour des questions de la CNSS, des jours de récupération, des retards de salaires et d’autres conditions  », a déclaré le porte-parole des populations, Glen Mpeindaga.

Les populations accusent l’entreprise prestataire Interim Service Plus (ISP) de les maltraiter et de les surexploiter, avec la complicité de Perenco. Selon elles, le traitement qu’elles reçoivent est inadéquat. C’est pourquoi elles ont initié plusieurs actions pour interpeller la société afin qu’elle revoie les conditions de travail. «  Tant qu’on ne nous prendra pas en compte, on ne bougera pas. Même si cela prend un an, nous resterons là. Le contrat de travail d’ISP est caduc. Il y a des personnes qui sont parties sans jamais toucher leurs cotisations sociales, d’autres ont été licenciées abusivement, etc. », ajoute-t-il.

Une tentative de conciliation

Les riverains estiment que le géant français, qui brasse des milliards de francs CFA au Gabon depuis des générations, n’a pas suffisamment amélioré leurs conditions de vie et de travail. Ils dénoncent le non-versement des cotisations sociales, l’absence de médicaments dans le dispensaire, le manque d’eau potable, l’absence de routes praticables, l’inhalation continue des produits gaziers, et les contrats de travail à durée déterminée. Face à l’incapacité d’ISP à trouver des solutions, ils ont décidé de se lancer dans un bras de fer pour toucher la sensibilité de Perenco.

« C’est regrettable ! Perenco ne s’est pas présenté à la réunion, les gars ont décidé de fermer le portail puisque les conditions ne sont pas réunies. Ce sont des revendications légitimes. Personne ne peut être payé en monnaie de singe de nos jours », fustige le coordonnateur départemental du Copil citoyen, Donatien Eny. En se basant sur les conditions de vie et de travail jugées équitables de leurs frères gabonais sur les sites pétroliers de Gamba et Yenzi, les riverains voient en ISP une marginalisation des travailleurs gabonais.

Une vue des barricades érigées

« C’est Perenco qui a signé les conventions avec les riverains, pas ISP. Nous voulons le départ d’ISP. Nous sommes prêts à laisser nos vies pour cette cause, nous sommes fatigués des dessous de table. Les routes sont déplorables, les populations souffrent, il n’y a pas d’eau ni de médicaments. ISP doit libérer les lieux », dénonce Nicolas Stéphan Dianga. L’objectif de ce mouvement d’humeur est de clarifier un certain nombre de points avec Perenco et ISP afin de déterminer les responsabilités de chacun.

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