Audio supposé entre ABC et A2O : le témoignage du « journaliste » Joel Tatou est-il crédible ?
48h après son apparition soudaine à la télévision publique gabonaise, l’enregistrement supposé entre les opposants Alexandre Barro Chambrier et Albert Ondo Ossa a été revendiqué. L’auteur de cet audio serait Joel Tatou Bouopda, un cameraman free-lance d’origine camerounaise. Son témoignage se heurte cependant à plusieurs écueils en plus du démenti des personnalités qu’il incrimine. Alors, son scénario digne d’un film d’espionnage hollywoodien tient-il vraiment la route ? Encore que l’AFP l’a désavoué pour ses pratiques douteuses.
Pour le savoir, il faut tout d’abord connaitre qui est Joel Tatou Bouopda. Il est connu dans la profession comme étant photographe, cameraman et reporter d’images depuis une vingtaine d’années au Gabon pour divers médias dont l’AFP dont il n’est que pigiste et non correspondant. Jusque-là pas de soucis. Sauf qu’il dit que lorsqu’il était au siège de REAGIR le 17 août, lui et d’autres avaient été sortis de la pièce où les propos des opposants auraient été ténus. De plus, il affirme qu’il testait son matériel qu’il aurait laissé tourné lorsqu’il a été éconduit de la pièce.
Une version abracadabresque
Sauf que le matériel de travail d’un photographe caméraman est et reste un appareil photo ou une camera. Ceux-ci ne font pas d’audios mais des vidéos. S’il avait été laissé en marche dans la pièce, on aurait eu droit donc à une vidéo et non à une simple bande sonore. Premier grand écueil de cette version carnavalesque. Là encore, Joel Tatou Bouopda ne nous dit pas tout sur les contours de cette affaire d’enregistrement volé et réalisé à l’insu de ces personnalités. Avant ensuite de devenir « accablant » pour les rivaux d’Ali Bongo.
Le caméraman revendiquant hier l’enregistrement controversé
De plus, selon une source présente ce jour indiqué par ce témoin, quand les journalistes ont été éconduits, ils l’ont été avec leur matériel. Connaissant les risques de vol ou de disparition de matériel dans ces cas là, aucun confrère ne s’autoriserait à se séparer de son outil de travail même pour quelques minutes. Là encore, la version des faits entourant cet enregistrement qui fait les choux gras des soutiens d’Ali Bongo, est loin d’être plausible.
Un homme proche du palais présidentiel
De plus, ce caméraman camerounais freelance est surtout connu pour être un habitué du palais présidentiel. Il est pourtant connu dans le milieu pour être un proche du porte-parolat d’Ali Bongo : Jessye Ella Ekogha. Ceci pourrait expliquer la sortie de piste hier sur Twitter de ce proche d’Ali Bongo qui a hâtivement pris faits et causes pour son ami photographe. Des propos qui obligé un cinglant démenti de la part de la rédaction de TV5Monde sur l’appartenance présumée du « journaliste » à la chaine internationale française.
Le sulfureux caméraman
De plus, selon nos confrères de l’Union ce jeudi, Joel Tatou Bouopda serait depuis son coup d’éclat d’hier sous le coup d’une exclusion des médias pour lequel il travaillait jusque-là. Ce, pour le motif sans équivoque de « non-respect des règles de déontologie » attachée à sa profession. De quoi jeter un sacré discrédit sur son témoignage, les moyens employés et les lourdes accusations portées contre le désormais principal adversaire d’Ali Bongo : Albert Ondo Ossa. Ceci pouvant expliquer ce remue-ménage sur fond de cabale politique mal inspirée.
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