Déplorant le mutisme des autorités, les greffiers du Gabon en grève illimitée dès ce lundi
Les greffiers du Gabon entameront, à partir du lundi 13 janvier, une grève générale illimitée à l’appel du Syndicat national des greffiers du Gabon (SYNAGREF). Cette décision a été prise jeudi, lors d’assemblées générales synchronisées dans les neuf provinces, après avoir constaté l’absence de réponses satisfaisantes de la part des autorités à leurs revendications. Le SYNAGREF reproche notamment au ministère de la Justice son « mutisme persistant » face à des doléances jugées essentielles pour le bon fonctionnement de la justice.
Les revendications des greffiers portent sur plusieurs points : la réécriture du statut particulier, un reclassement exceptionnel, l’attribution de cartes professionnelles et la fourniture de costumes d’audience. Selon Me Ndong Christ Ghislain, président du SYNAGREF, ces mesures sont indispensables pour améliorer les conditions de travail des greffiers et garantir un service public de justice efficace. « Nous avons tout tenté pour éviter ce mouvement, mais les autorités n’ont pas pris nos revendications au sérieux », a-t-il affirmé.
Une autre vue de l’une des AG du Synagref du 9 octobre
Un préavis de grève avait été déposé le 2 décembre 2024, suivi de négociations avec le ministre de la Justice, Paul Marie Gondjout, entre le 14 et le 28 décembre. Bien que des discussions aient eu lieu, les avancées ont été jugées insuffisantes par le syndicat. Seule la question du statut particulier a connu un début de traitement, tandis que les autres points restent en suspens. Face à cette situation, les greffiers, à l’unanimité, ont décidé de prolonger leur préavis pour une durée indéterminée.
Le ministère de la Justice a réagi avec étonnement à l’annonce de cette grève. Dans un communiqué, il a critiqué le SYNAGREF pour ne pas avoir respecté la procédure légale prévue par l’article 21 de la loi n°18/92, qui impose une médiation en cas de blocage des négociations. Paul Marie Gondjout a par ailleurs rappelé que les jours non travaillés ne seront pas rémunérés, une mesure qui pourrait exacerber les tensions entre les parties.
Cette grève risque de paralyser l’administration judiciaire sur l’ensemble du territoire gabonais. Le blocage des activités des greffiers pourrait entraîner un ralentissement considérable dans le traitement des affaires judiciaires et compromettre l’accès à la justice pour de nombreux citoyens. Les usagers redoutent des reports prolongés de leurs dossiers et une aggravation des délais déjà jugés trop longs.
Le SYNAGREF reste cependant déterminé à faire entendre sa voix. « Ce mouvement n’est pas une fin en soi, mais une manière d’interpeller les autorités sur leurs responsabilités », a souligné un membre du syndicat. Les greffiers appellent à des réponses urgentes et concrètes, faute de quoi la paralysie pourrait se prolonger, accentuant la crise dans le secteur judiciaire gabonais.
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