Mort d’un garçonnet à Schekina : seulement 2 à 3 mois de prison requis contre le diacre et le pasteur
La mort tragique du jeune Daniel Kilian Boussougou, 3 ans, survenue le 1er novembre dernier dans l’église de réveil Schekina à Owendo, semble ne pas trouver une réponse judiciaire à la hauteur de l’indignation suscitée. Lors de l’audience au tribunal de première instance de Libreville ce 9 décembre, le procureur de la République a requis trois mois de prison avec sursis pour le révérend Louis Mbadinga et deux mois de prison ferme pour son diacre, Michel Ogoumba pour homicide involontaire. Des réquisitions jugées insuffisantes par une partie de l’opinion publique, compte tenu de la gravité des faits.
L’affaire remonte à un incident survenu dans un baptistère de l’église, où le garçonnet a trouvé la mort dans des circonstances troubles. Alors que la grand-mère de l’enfant accuse les responsables de l’église d’avoir tenté de masquer la vérité, notamment en fermant le baptistère dès le lendemain du drame, l’enquête n’a pas permis d’apporter une clarté suffisante. Si le pasteur est tenu pour négligence ayant conduit à un homicide involontaire, seule une peine avec sursis a été requise, tandis que le diacre, plus directement impliqué, risque deux mois fermes.
Le révérend Louis Mbadinga pourrait ne pas aller en prison
Cette décision suscite des interrogations sur la prise en charge judiciaire de ce type de dossiers. La grand-mère de Daniel, à l’origine de la plainte, espérait un procès exemplaire pour dénoncer non seulement les conditions de la mort de son petit-fils, mais aussi les pratiques douteuses au sein de certaines églises de réveil. Elle affirme que les responsables religieux, ainsi que le père de l’enfant, auraient donné des versions contradictoires dans une tentative de couvrir l’affaire.
Alors que le père, Djannet Koumba Boussougou, et un autre fidèle, M. Ollomo, ont été relaxés, les réquisitions contre le pasteur et le diacre apparaissent comme un signal faible dans une affaire où des responsabilités plus lourdes pourraient être engagées. Le verdict, attendu pour le 23 décembre, sera scruté de près par une opinion publique déjà sceptique quant à l’équité et la fermeté de la justice dans des affaires impliquant des institutions religieuses.
Pour beaucoup, cette affaire dépasse le simple cadre judiciaire et met en lumière les dangers de certaines dérives dans les églises de réveil. La légèreté des réquisitions pourrait, selon certains observateurs, conforter un sentiment d’impunité face aux conséquences dramatiques que ces négligences peuvent engendrer.
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