Port-Gentil sous les eaux : Une pluie diluvienne plonge les habitants dans le chaos
Le lundi 25 novembre a été un jour noir pour les Port-Gentillais et Port-Gentillaises. Et pour cause, durant près de six heures, une pluie diluvienne s’est abattue sur la capitale économique, n’épargnant aucune zone. De 9 heures à 15 heures, écoles, administrations, quartiers huppés et sous-intégrés, toute la ville du sable avait les pieds dans l’eau. Au quartier Massuku, par exemple, les populations se sont retrouvées avec de l’eau jusqu’aux genoux.
« Je n’ai personne pour me réparer les tôles percées, j’ai été victime aussi d’un incendie, maintenant je me bats pour dormir avec les enfants », relate à Info241 Georgette Koumba, une sinistrée. Ces pluies diluviennes ont entraîné la fermeture de plusieurs écoles, commerces et administrations. Cela fait du lundi 25 novembre la journée la plus pluvieuse dans la capitale économique depuis le retour des pluies.
Une vue de l’étendue des dégâts
Plusieurs rues de la ville de sable ont vu le niveau d’eau monter, et des stations-service se sont même retrouvées les pieds dans l’eau. À Ngadi, Mini-Prix, Massuku, la Colombie, Siby et bien d’autres endroits, les riverains, impuissants face à la montée des eaux, ont flirté avec les microbes et toutes sortes de bactéries en trempant les mains et les pieds dans l’eau. « Maintenant là, je fais comment avec l’eau qui est rentrée ? Les scorpions rentrent, les iguanes, et même les serpents. Je fais comment, j’ai voté oui ? », se demande Albertine Moussavou. Ces images aux effets alarmants et très réalistes ressemblent à celles d’un film d’horreur. Mais ces scènes inquiétantes sont bel et bien réelles.
Une riveraine dans la tourmente
Des bâtiments institutionnels ont même dû faire face à des inondations causées par les pluies intenses. Dans celui de la préfecture du département de Bendjé, certains employés ont dû évacuer leurs bureaux après avoir pris l’eau. Les canalisations et les cours d’eau débordent, les terrains sont gorgés d’eau, à tel point que les autorités ont observé une saturation des sols. Les populations du quartier Massuku pointent du doigt la canalisation bouchée, en raison des travaux du chantier d’extension de l’école publique dudit quartier. « Le canal est bouché depuis 2012. Et à chaque fois qu’il y a inondation, l’eau rentre dans la maison, et c’est depuis 10 heures qu’il pleut. Je ne sais même pas comment dormir avec les enfants », déplore Flore Bignoumba.
Des jeunes hier soir
Cette situation de désespoir, de déception, et de sentiment de laissés pour compte est le fruit d’une mauvaise gestion du drainage des eaux de pluie et de curage des canalisations depuis des années dans la capitale. Ce fait de société n’est pas nouveau et démontre le manque de prise en charge de la situation géographique de la presqu’île. Il résulte également, mais surtout, des constructions anarchiques et de l’incivisme des populations, pour ne citer que cela.
Prises à la gorge en cette petite saison des pluies, les populations de la cité pétrolière sollicitent urgemment l’implication personnelle du chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, pour résoudre cet épineux problème. « Je n’ai pas d’autre soutien que papa Oligui Nguema. Le lit dans l’eau, le congélateur dans l’eau, toute la maison est dans l’eau. Qu’il nous vienne en aide, il est là pour le peuple gabonais », demande Georgette Koumba. Des dégâts matériels importants sont à signaler, mais aucune perte en vie humaine n’est à déplorer.
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