Indignation

Gabon : Quand la motion de soutien du PDG à ses tombeurs du CTRI suscite indignation, colère et confusion

Gabon : Quand la motion de soutien du PDG à ses tombeurs du CTRI suscite indignation, colère et confusion
Gabon : Quand la motion de soutien du PDG à ses tombeurs du CTRI suscite indignation, colère et confusion © 2024 D.R./Info241

Le Parti démocratique gabonais (PDG, renversé par l’armée) qui pris soin d’évincer Ali Bongo de sa tête, a surpris de nombreux gabonais en adoptant samedi à Libreville une motion de soutien au général de brigade Brice Oligi Nguema, président du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI). Ce revirement a a suscité une onde de choc parmi les Gabonais, qui peinent à comprendre la logique d’un ancien parti au pouvoir qui, à peine un an après sa chute, semble s’aligner sur celui qui l’a évincé le 30 août 2023. Les réactions sur les réseaux sociaux vont bon train, oscillant entre indignation et confusion.

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Les réactions des citoyens sur les réseaux sociaux ont été immédiates et virulentes. Beaucoup s’interrogent sur l’honorabilité de cette démarche, certains exprimant leur méfiance et leur indignation face à ce qu’ils perçoivent comme une trahison. « Kiééé, les papas et mamans là n’ont pas honte ? À peine un an, vous venez soutenir ouvertement quelqu’un qui vous a chassé du pouvoir, » s’insurgeait un internaute. Cette question résonne comme un appel à la cohérence et à l’intégrité, des valeurs que le PDG semble avoir mises de côté pour des raisons opportunistes.

Incompréhension et duplicité

L’incompréhension s’étend à ceux qui craignent que cette motion de soutien n’indique une volonté du PDG de revenir à la charge pour retrouver ses anciens privilèges. « Tout ça c’est pour dire quoi ? Que vous voulez revenir encore à la charge vraiment, même à cause de Dieu et pitié du peuple Gabonais, svp, chaque chose à son temps et votre temps est passé », déclare un autre commentateur. Cette assertion témoigne d’un profond ras-le-bol face aux manipulations politiques et aux promesses non tenues qui ont caractérisé l’histoire récente du Gabon.

La motion de soutien d’hier

Une autre voix dans ce concert de critiques rappelle que le soutien au général Oligui Nguema est perçu comme un acte de duplicité. « Ceux qui n’ont pas encore compris que c’est le PDG qui dirige encore le pays, observez les pratiques, » avertit un internaute. Cette déclaration suggère que la continuité du pouvoir du PDG se fait non pas à travers des élections libres, mais via des alliances douteuses avec le pouvoir en place. Un sentiment de fatalisme émerge alors, faisant écho à l’idée que le PDG, malgré sa chute, reste un acteur clé sur l’échiquier politique gabonais.

Sorcellerie politique et appel à la dissolution

Les critiques vont même jusqu’à demander la dissolution du PDG pourtant actée dans les conclusions du Dialogue national inclusif. « Si ce parti n’est pas dissout, nous n’irons pas loin », avertit un citoyen. Ces appels à la dissolution révèlent une volonté de tourner la page et d’éradiquer les pratiques politiques jugées toxiques, qui ont permis à des acteurs comme le PDG de se maintenir au pouvoir malgré des décennies de gestion controversée. Les Gabonais semblent lassés de voir les mêmes visages et les mêmes méthodes, réclamant une véritable refonte du paysage politique.

Une autre vue de cette sortie du PDG

Certains commentaires vont jusqu’à parler de « sorcellerie » pour décrire cette situation politique. « Le PDG, vraiment la sorcellerie la journée, ooooh », déclare un internaute, insinuant que cette motion de soutien est d’une absurdité telle qu’elle relève presque du mystique. Ce point de vue illustre la frustration généralisée face à un système politique qui semble ignorer les aspirations du peuple en faveur d’intérêts personnels.

Un traumatisme encore vivace

Les critiques s’intensifient également autour de l’idée que cette motion illustre une forme de complicité entre le PDG et le CTRI. « Mieux dissoudre ce parti, rien qu’en les voyant ainsi, les mauvais souvenirs resurgissent », s’alarme un citoyen, affirmant que la relation entre les deux entités pourrait affaiblir davantage la légitimité du gouvernement de transition. L’impression que le PDG tente de manipuler le nouvel ordre établi pour son propre bénéfice soulève des inquiétudes quant à l’absence de véritables réformes politiques.

La faute à la configuration même de la transition où plusieurs ministres issus du PDG ont été maintenus aux affaires quand ils n’ont pas tout bonnement été promus dans les hautes instances de la transition. Une confusion qu’exploite le PDG avec cette rentrée politique qui sonne plus comme une arrogance de plus contre le peuple meurtri par 56 ans de règne où l’ex parti unique, a fait le lit de l’hégémonie dynastique de la famille Bongo sans changer les conditions de ses citoyens. « Du régime PDG-Bongo, serions-nous passé désormais à celui du CTRI-PDG ? », s’interroge à juste titre un internaute.

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