Grève

Primes impayées à l’hôpital de Port-Gentil : le Synaps floué, menace de durcir la grève des agents

Primes impayées à l’hôpital de Port-Gentil : le Synaps floué, menace de durcir la grève des agents
Primes impayées à l’hôpital de Port-Gentil : le Synaps floué, menace de durcir la grève des agents © 2024 D.R./Info241

Le Syndicat national des personnels de santé (Synaps) maintient la grève au Centre hospitalier régional (CHR) de Port-Gentil, entamée depuis deux semaines, malgré les tentatives de la direction de l’étouffer. Le Synaps réclame de meilleures conditions de travail et le paiement de primes impayées depuis 9 mois.

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S’appuyant sur un préavis de grève déposé du 26 août au 8 septembre, le Synaps déplore au passage un manque de dialogue avec la direction générale de cette structure sanitaire de la ville de Port-Gentil, et a décidé de rentrer en grève. Une grève que tente d’étouffer par tous les moyens le directeur général, Dr Jonas Mboumba. « L’hôpital de N’tchengué est en grève même si la direction de l’hôpital ne justifie pas cette grève. Le mutisme et l’absence de dialogue témoignent de la non-prise en compte des points contenus dans le cahier de charges  », déclare le secrétaire provincial du Synaps, Gildas Constant Akame.

Une vue des lieux

Une grève qui fait suite aux mauvaises conditions de vie et de travail, selon le Synaps. Dans le cahier de charges figurent plusieurs points de réclamations notamment : le paiement de cinq mois d’arriérés de la quote-part de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS), mais surtout la reconduction à 40 % au lieu de 30 % de celle-ci. « On exprime un mécontentement suite aux impayés de neuf mois de primes de la CNAMGS. On demande à la direction de nous payer au minimum cinq mois sur les neuf, elle ose justifier la réduction à 30 % de cette prime à la gestion de l’ancienne équipe de l’hôpital. Nous souhaitons que nos 10 % reviennent pour que nous soyons payés à 40 % », exige Gildas Constant Akame.

« La prime de quote-part de la CNAMGS devrait également être à jour comme la prime de responsabilité. Ce sont des francs qui sont comptés à l’hôpital, et donc à une date fixe, on doit être payé », ajoute-t-il. Pour ce qui est de la prime de garde, le syndicat réclame une augmentation de celle-ci à 2 000 FCFA sur le montant actuel pour toutes les catégories. Aussi, il souhaite la revalorisation de la prime de garde selon la spécificité des services (les urgences, la réanimation, la néonatalogie, la maternité, etc.) qui devraient avoir, selon lui, un montant minimum de 10 000 FCFA compte tenu de la charge de leur travail durant les nuits.

« Les montants pour les gardes sont suffisamment dérisoires. Certains font 13 heures de garde pour 5 000 FCFA, soit 383 FCFA l’heure. D’autres font même 15 heures de garde pour 3 000 FCFA, c’est vraiment inhumain. Comme c’est catégorisé, il faudrait faire une majoration de 2 000 FCFA par service  », propose Gildas Constant Akame qui pense que «  les services de la réa, les urgences et la néonatalogie sont surexploités. On pense qu’il faut une prime de garde de 10 000 FCFA pour eux, car ce n’est pas raisonnable qu’ils se retrouvent avec 3 000 FCFA la garde  », fustige le Synaps.

Pour améliorer leurs conditions de vie et de travail, le Syndicat national des personnels de santé de la huitième province du Gabon exige l’équipement complet de tous les services en outils informatiques avec une connexion internet, la mise à niveau du plateau technique dans tous les services, la disponibilité des médicaments et matériels de premiers soins d’urgence (glucosés, solutions salines, solution ringer, perfuseurs, etc.). Il souhaite également l’habillement du personnel en blouses, charlottes et combinaisons pour chaque service, etc.

« On veut des blouses par service et des consommables. Quand les parents des malades vont à la pharmacie de l’hôpital, tout manque. Et on sait très bien dans quelle position géographique se trouve l’hôpital régional. Certains ne sont pas pris en charge parce qu’il n’y a pas ce qu’on demande  », déplore Gildas Constant Akame. La restauration du personnel d’astreinte et de garde, tout comme le rétablissement d’une collaboration franche et conviviale entre la direction de l’hôpital et les représentants du personnel qui sont les leaders syndicaux, font partie également des points inscrits dans le cahier de charges.

En outre, il est à noter que l’assemblée générale a décidé de la restriction du nombre de malades bénéficiant de l’assurance de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garanties sociales (CNAMGS), la réduction de moitié du nombre de consultations par service, etc. « Présentement l’hôpital est en grève et nous avons un service minimum qui suit son cours. Le service des urgences est ouvert, tout comme la maternité et la réa », précise-t-il.

Interviewé sur le sujet ce vendredi 27 septembre par le correspondant d’info241 à Port-Gentil, le Synaps confirme que cette grève pourrait connaître une autre tournure si et seulement si la direction persiste à ignorer leurs doléances. Cependant, il reste ouvert à toutes les négociations pour un climat apaisé au sein de l’hôpital. «  Comme c’est nous qui nous plaignons, nous attendons logiquement que la direction nous appelle pour discuter. On ne gère pas un hôpital seul, il faut savoir compter sur les partenaires sociaux  », conclut le secrétaire provincial du Syndicat national des personnels de santé.

@info241.com
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