Port-Gentil : L’argent du rappeur L’Oiseau Rare à l’origine des violences urbaines entre gangs
On en sait désormais plus sur les violences survenues la semaine dernière à Port-Gentil. Le vendredi 23 août dernier, la capitale économique du Gabon, a enregistré de violentes altercations entre deux gangs rivaux. Ces affrontements provoqués par de l’argent laissé par le rappeur « L’oiseau rare » par ailleurs ancien repris de justice, à l’issue de son concert, ont conduit à l’interpellation de 124 individus, dont 11 mineurs, selon le procureur de la République près le Tribunal de première instance de Port-Gentil qui a animé ce lundi un point de presse.
Les présumés auteurs des violences ont été présentés au procureur de la République, Pierre Johsan Aperano Essongue, le lundi 26 août. Les faits remontent au 23 août, lorsqu’un gang du 2e arrondissement et un autre du 4e arrondissement se sont affrontés dans une guerre sanglante. Les forces de l’ordre, intervenues pour rétablir l’ordre, ont réussi à appréhender 124 personnes soupçonnées d’être les auteurs ou complices de ces violences, qui ont fait de nombreuses victimes parmi les habitants de la ville.
Le cerveau présumé de ces violences
« 124 personnes ont été interpellées dans le cadre de cette vaste enquête, qui mobilise les officiers de la police et de la gendarmerie », a déclaré le procureur Pierre Johsan Aperano Essongue. Ces violences seraient la conséquence d’un conflit entre deux clans de bandits, survenu après un concert de l’artiste "L’Oiseau Rare" à Port-Gentil. Selon des sources fiables, l’artiste aurait remis une importante somme d’argent à la fin de son spectacle.
Cependant, la distribution de cet argent, orchestrée par Sterly Itoudi Opra Verda, alias "La 46", "Flash", et "Illuminati", n’aurait pas respecté les accords initiaux, provoquant la colère du gang du 4e arrondissement, qui accuse Verda d’avoir fui avec l’argent. En représailles, le gang de Zépékinio du Réal Madrid, allié à d’autres gangs locaux, a décidé de semer le trouble dans la ville. Armés de machettes, couteaux, haches, tessons de bouteilles, et autres armes blanches, ils ont agressé de nombreux citoyens, causant des blessures graves : bras sectionnés, visages lacérés, torses et genoux entaillés.
« Parmi les agresseurs, on dénombre 113 adultes et 11 mineurs. Nous comptons sur la collaboration des populations pour faciliter l’arrestation rapide des fugitifs, afin qu’ils répondent de leurs actes lors de leur déferrement qui interviendra dans la semaine », a souligné le Procureur Aperano Essongue. Cette situation n’est pas inédite à Port-Gentil. En mai 2023, dans le quartier Ngadi, 30 bandits encagoulés avaient braqué plusieurs établissements sous les yeux impuissants des habitants.
En décembre dernier, les forces de l’ordre avaient déjà interpellé 87 personnes lors d’une descente dans les ghettos de Colombie, Medellín, Ngadi, Massuku, et d’autres quartiers sensibles. Aujourd’hui, en pleine transition, Port-Gentil apparaît comme une ville gangrenée par la violence, où les "microbes" à la gabonaise semblent faire la loi. Un an après le début de la transition militaire, on constate que les autorités peinent à enrayer cette montée de la violence, qui a déjà donné lieu à quatre épisodes similaires au cours de l’année.
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