Les consommateurs gabonais en colère face à la cherté et à la mauvaise qualité des services télécoms
Annie Gisèle Nyangui Moukagni, vice-présidente de l’Association des consommateurs abusés des produits financiers (ACAPF) et syndicaliste reconnue, a exprimé le 24 août 2024 un cri de détresse à l’attention du ministre de la Communication. Dans un audio devenu viral samedi, elle a dénoncé les pratiques des opérateurs de téléphonie mobile et des fournisseurs de services Internet au Gabon, tout en soulignant les graves lacunes en matière de satisfaction client.
Elle a mis en lumière l’augmentation continue des tarifs des abonnements aux services de télécommunication, notamment ceux des bouquets Canal+, Canal Box et les services Internet en général, tout en soulignant la piètre qualité des prestations offertes. « Les consommateurs que nous sommes ne pouvons plus continuer à supporter cette situation », a-t-elle déclaré. Selon elle, la hausse des prix n’a pas été accompagnée d’une amélioration des services, provoquant des frustrations croissantes parmi la population.
La syndicaliste à l’origine de cette interpellation
Annie Gisèle Nyangui Moukagni a pris pour exemple sa propre expérience récente : depuis plusieurs jours, elle est confrontée à une coupure de son service Internet, sans possibilité de contacter le service client après 16 heures. Malgré une promesse d’intervention, les délais annoncés s’élèvent à neuf jours ouvrables, une attente insupportable dans un monde où l’accès à Internet est devenu essentiel pour le travail et la vie quotidienne. Elle dénonce ainsi un manque criant de réactivité et de personnel chez les prestataires de services.
Cette situation est d’autant plus critique que, selon la syndicaliste, « le Net devient un outil essentiel pour tout ». Elle critique également les coûts exorbitants des services offerts par les autres opérateurs, sans réelle alternative satisfaisante. « Quel que soit l’opérateur, c’est du pareil au même », s’indigne-t-elle, ajoutant que les consommateurs sont pris en otage par des prestations chères et inefficaces.
Le coup de gueule de la responsable de l’ACAPF
Au-delà de la qualité des services, Nyangui Moukagni déplore également l’absence de valorisation de la culture gabonaise dans les contenus proposés par les bouquets télévisuels, contribuant ainsi à une désacculturation progressive de la jeunesse. Elle appelle à une révision des contrats entre l’État gabonais et ces prestataires de services afin de protéger les consommateurs et de garantir des services à la hauteur des attentes.
La question de la gabonisation des postes de responsabilité dans les entreprises de télécommunications a également été soulevée. Selon Mme Nyangui Moukagni, les postes clés sont souvent occupés par des expatriés, tandis que de nombreux Gabonais restent sans emploi malgré les besoins criants de main-d’œuvre dans le secteur. Elle appelle ainsi à une véritable prise en main du secteur par des cadres locaux qualifiés.
Enfin, elle rappelle que les coupures fréquentes d’électricité aggravent encore la situation, rendant les services Internet encore plus sporadiques. Pourtant, aucune compensation n’est offerte aux consommateurs pour les jours sans connexion. Face à ces multiples défis, elle demande une action rapide et concrète des autorités pour alléger le fardeau des consommateurs et améliorer leur qualité de vie.
Ce plaidoyer s’inscrit dans un contexte de coût de la vie en forte augmentation au Gabon, où les consommateurs se sentent de plus en plus abandonnés face à la dégradation des services publics et privés. Nyangui Moukagni appelle à des réformes urgentes pour redresser la situation et offrir aux Gabonais des services de télécommunication fiables et abordables.
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