Insolite

Un humoriste web roule dans la farine la police gabonaise après un gag sur le chanvre

Un humoriste web roule dans la farine la police gabonaise après un gag sur le chanvre
Un humoriste web roule dans la farine la police gabonaise après un gag sur le chanvre © 2024 D.R./Info241

Depuis le 20 août dernier, les forces de police gabonaise sont à la recherche d’un cultivateur de gombo dont une vidéo virale publiée 5 jours plus tôt, lui a valu un avis de recherche. Dans cette séquence partagée sur les réseaux sociaux, l’homme se vante de cultiver du chanvre indien. Un humour que n’aura pas vite desceller la police qui a provoqué un tollé parmi les internautes, qui critiquent vivement l’action des forces de police nationale.

Moov Africa

Dans la vidéo en question, l’humoriste TikTok se présente comme cultivateur, mais pas de gombo : il affirme gérer une plantation de plus de trois hectares de chanvre indien dans la ville de Tchibanga. Sur un ton humoristique, il déclare : «  Salut la famille ! Comme vous pouvez le constater ici, c’est un champ de chanvre. C’est plus de 3 ha et nous livrons partout au Gabon. Faites-nous la recette, c’est votre jeune frère gabonais qui a ouvert son entreprise. Je veux que vous me souteniez dans cela  ». Une déclaration qui a déclenché une réaction immédiate des forces de l’ordre, aboutissant à l’émission d’un avis de recherche.

La vidéo en question

Cet avis de recherche, lancé conformément à l’article 26 du Code de procédure pénale gabonais, vise à appréhender l’auteur de la vidéo pour incitation à la culture, la consommation et la vente de chanvre indien. Cependant, de nombreux internautes estiment qu’il s’agit d’un malentendu, arguant que la plantation visible dans la vidéo n’est pas celle de chanvre indien, mais plutôt de gombo. « Mais c’est évident qu’il ne s’agit pas de chanvre indien. Qui ne voit pas dans la vidéo que c’est une blague et que c’est du gombo ? », s’interroge un utilisateur de TikTok, reflétant l’incrédulité générale face à la décision des forces de police.

L’affaire prend une tournure de plus en plus polémique, d’autant que de nombreux internautes dénoncent une réponse disproportionnée des autorités face à ce qu’ils considèrent comme une plaisanterie. « Je pense qu’il n’a incité personne à consommer du chanvre, étant donné qu’il n’en consomme et ne cultive même pas. Que dirons-nous alors de ces humoristes qui traitent de tous les sujets d’actualité ? Les forces de l’ordre vont-elles lancer également un avis de recherche pour eux ?  », s’interroge un autre internaute.

Cette affaire soulève des questions plus larges sur les priorités des forces de police nationale, particulièrement dans un contexte où de nombreux Gabonais se disent préoccupés par des problèmes bien plus graves, comme l’insécurité croissante, les viols sur mineurs ou encore la consommation de drogues. « C’est du n’importe quoi. Pour ce qui est des vrais problèmes qui touchent nos ménages, les autorités ne s’y intéressent pas, mais pour une vidéo humoristique, elles veulent sortir les menottes  », déplore Prisca Itoumba, résumant le sentiment général d’exaspération.

La situation met également en lumière un contraste troublant : alors que certains artistes locaux véhiculent des messages explicitement violents ou incitant au banditisme, ces derniers semblent échapper à toute forme de poursuite. « Et cet artiste qui chante sur la violence, les braquages, le vol, etc., pourquoi les policiers ne l’arrêtent-ils pas ? », lance Jessy Koumba, soulignant le deux poids deux mesures qui semble prévaloir dans l’application de la loi.

L’affaire du cultivateur de gombo est devenue un véritable point de tension entre les autorités et les citoyens, révélant une fracture profonde sur la manière dont certaines infractions sont traitées dans le pays.

@info241.com
Moov Africa

Newsletter de Info241.com

Inscrivez-vous maintenant pour recevoir notre newsletter quotidienne


Info241.com s'engage à ne pas vous envoyer de messages non sollicités. Si vous changez d'avis, vous pourrez vous désabonner de cette newsletter à tout moment.

Commenter l'article