Mauvais payeur, la SEEG menacée de coupure d’électricité massive par Aggreko dès demain !
La Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) n’est pas seulement aux prises avec des agents véreux ayant mis en place un réseau parallèle pour siphonner ses recettes via son réseau de revendeurs agréés de tickets Edan. Elle est également victime de la mauvaise gestion de ses contrats avec ses sous-traitants. C’est notamment le cas avec l’entreprise britannique Aggreko, qui fait face à une dette impayée de 15,1 milliards de FCFA. En réaction, Aggreko a menacer d’arrêter totalement sa production ce mercredi. Une décision précédée depuis le 7 août d’une réduction de production de 25 MW qui elle serait à l’origine des délestages observés ces derniers jours dans le Grand Libreville.
La SEEG aurait-elle des brebis galeuses à tous les échelons de l’entreprise publique ayant le monopole de la distribution de l’eau et de l’électricité dans le pays ? Il semble que oui, si l’on considère le bras de fer qui l’oppose actuellement à Aggreko, une société qui produit en réalité près de 30 % de l’électricité distribuée par la SEEG. Cependant, au cours des 11 derniers mois, la SEEG a vu sa dette tripler, ce qui a considérablement affaibli sa trésorerie.
Un document interne obtenu par la rédaction d’Info241 met en lumière les efforts consentis par Aggreko pour soutenir la SEEG. « En tant que partenaire de longue date de la SEEG et du Gabon, nous avons essayé d’accompagner aussi longtemps que possible le pays, en particulier durant cette période de Transition, en assurant une production d’électricité à son niveau maximum entre 90 et 105 MW », indique l’entreprise dans un courrier adressé le 26 juillet dernier à la SEEG.
En détail, la dette de la SEEG envers Aggreko, un partenaire présent au Gabon depuis près de vingt ans, « a été multipliée par 2,3, passant de 5,9 milliards de FCFA (9 millions d’euros) en octobre 2023 à 13,7 milliards de FCFA (20,9 millions d’euros) à ce jour », précise Aggreko. Face à cette situation, l’entreprise a pris la décision de réduire sa production. « La réalité technique des équipements et l’accroissement considérable de la dette nous rattrapent. Elles nous contraignent à vous notifier que, malheureusement, nous allons devoir suspendre une partie de nos prestations en arrêtant, à partir du mercredi 7 août, un premier lot de machines », poursuit la société.
Ces menaces ont été prises au sérieux par la SEEG, qui a finalement débloqué des fonds le 14 août dernier sur un compte ouvert à BGFI pour régler sa dette. Cependant, entre-temps, cette dette est passée de 13,7 milliards de FCFA (20,9 millions d’euros) à 15,1 milliards de FCFA (22,9 millions d’euros), selon un nouveau décompte effectué le 12 août par Aggreko. À cela s’ajoutent les délais de paiement via la BEAC, qui pourraient s’étendre sur plusieurs semaines, voire des mois.
« Par cette correspondance, nous vous reconfirmons qu’à défaut de recevoir sur notre compte bancaire en Europe, d’ici mardi 20 août 2024, la somme de 15,1 milliards de FCFA (22,9 millions d’euros), comme convenu lors de nos entretiens téléphoniques du week-end dernier, nous procéderons à l’arrêt complet de notre centrale le mercredi 21 août 2024, conformément à la clause 7.12 du contrat qui nous lie », conclut Aggreko dans un courrier daté du 16 août. Autant dire que la SEEG est sous pression, tout comme ses abonnés, qui pourraient bientôt faire face à des coupures d’électricité de grande envergure.
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