La guerre des chefs à l’Union du Peuple Gabonais (UPG) s’est poursuivie de plus belle ce matin à Libreville. Fraîchement « élu » lvendredi dernier lors d’un congrès ordinaire controversé, le nouveau président de l’UPG Bruno Ben Moubamba a été sommé manu militari à quitter le siège Librevillois de ce parti d’opposition
"Ce matin, les forces de sécurité sont intervenus à la demande de monsieur Yves Fernand Manfoumbi pédégiste qui voudrait s’emparer de l’UPG pour devenir lui-même néo opposant si le président Ali Bongo s’effondre. Il a demandé à Mathieu Mboumba Nziengui de lui préparer ce parti au nom soit disant de la famille", a déclaré Bruno Ben Moubamba, lors de son expulsion manu militari.
Mais le nouveau président de l’UPG voit derrière cette scène, la main noire du procureur de la République.
"C’est le procureur de la République Madame Sidonie Flore Ouwé qui est derrière cette affaire. Mathieu Mboumba Nziengui n’est qu’un instrument d’un complot de personnes liées au pouvoir qui veulent s’emparer de l’UPG ; mais ils ont été bloqués par la démocratie de l’UPG qui a élu un nouveau président pour que l’UPG se réveille et l’UPG vivra", a-t-il dit.
Pour M. Moubamba, ces gens ne respectent pas la démocratie et la volonté du peuple qui a voulu que l’UPG redevienne un parti vivant et dynamique. Voilà pourquoi ils ont demandé l’expulsion du nouveau président et des militants.
"Mon expulsion n’a pas lieu d’être en ce sens que la location du siège est assurée par la subvention de l’Etat dont bénéficie l’UPG, parce que ce parti dispose des élus locaux y compris moi-même", a-t-il poursuivi.
Le siège de l’UPG est payé par l’argent des élus, et Bruno Ben Moubamba en est un puisqu’il est conseiller municipal pour la ville de Ndendé (sud) depuis les élections locales de décembre 2013.
Un autre souci, selon M. Moubamba : "Il y’a un détournement de fonds. L’argent du parti est détourné par des personnes, et des gens sont corrompus par Yves Fernand Manfoumbi, des gens qui ne veulent pas que le parti se réveille. Voilà pourquoi, en dépit de l’appel suspensif, les forces de sécurité sont intervenus pour nous mettre à la porte de l’UPG".
Les responsables de l’UPG répondant du courant de Bruno Ben Moubamba ont saisi les représentations diplomatiques et contacté leur avocat afin que le droit soit respecté. Mais compte tenu de la procédure en appel, ils ont demandé la réouverture des portes du parti.
Après sa suspension au poste de secrétaire général du l’UPG, Bruno Ben Moubamba été porté à la tête de ce parti à l’issue d’un congrès organisé vendredi dernier à Libreville. Un congrès que Mathieu Mboumba Nziengui, le secrétaire exécutif avait qualifié de « coup d’état statutaire », promettant que l’ancien secrétaire général de l’UPG allait être expulsé du siège.
Avec AGP
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