Colère

Les employés de Wire Group en colère : accusations de magouilles autour du paiement des passifs

Les employés de Wire Group en colère : accusations de magouilles autour du paiement des passifs
Les employés de Wire Group en colère : accusations de magouilles autour du paiement des passifs © 2024 D.R./Info241

Les employés de Wire Group Oil-Field Services expriment leur colère et leur frustration face à ce qu’ils considèrent comme des pratiques douteuses de la part de la direction, du syndicat et de leurs délégués du personnel. Ces travailleurs, qui disent se sentir délaissés et abusés depuis des années, dénoncent un manque de transparence et des abus dans la gestion de leur passif, exigeant des explications.

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Sous la direction d’Armindo De Oliveira, que les employés accusent de complicité avec leurs délégués et le syndicat, ces derniers affirment être victimes d’une gestion opaque des fonds destinés au paiement de leur passif. Des négociations avaient pourtant été entamées il y a plusieurs mois dans les locaux de la société, impliquant les représentants du personnel, le syndicat des employés et ex-employés retraités du pétrole et activités connexes (SEERPAC) ainsi que la direction générale.

Ces discussions, qui devaient notamment traiter de la régularisation des passifs sur la base d’une trentaine de points inscrits à l’ordre du jour, se sont tenues entre le 26 janvier et le 1er juillet dernier. Après sept mois de négociations tendues, les pourparlers n’ont abouti qu’à une conciliation partielle. Bien qu’un procès-verbal (PV) ait été signé le 1er juillet, les mesures convenues n’ont pas été appliquées, laissant les travailleurs dans l’incertitude.

Les employés reprochent à leurs délégués du personnel et au syndicat un manque flagrant de communication, ainsi qu’une gestion opaque des fonds destinés au paiement des passifs. Ils demandent la présentation de documents essentiels tels que les fiches de paie, les grilles salariales et les classifications socio-professionnelles, afin de vérifier la conformité des calculs avec la loi et leurs droits.

Un climat de méfiance règne désormais au sein de l’entreprise. « Une grosse zone d’ombre subsiste toujours. Les passifs réclamés reposent sur de faux documents de paie et de classification  », dénonce un employé, qui a souhaité rester anonyme par crainte de représailles. Cette absence de clarté alimente la frustration des travailleurs, qui ne comprennent toujours pas la méthode utilisée pour calculer leurs passifs. En dépit de leurs demandes répétées d’assemblées générales pour éclaircir la situation, aucune réunion n’a eu lieu depuis la fin des négociations.

Des accusations graves de favoritisme sont également portées contre les délégués du personnel et le syndicat, qui auraient modifié les critères de répartition des passifs, s’octroyant les parts les plus importantes. Selon plusieurs employés, certains d’entre eux ne connaissent toujours pas leur catégorie professionnelle, leur salaire de base, ou les primes et indemnités auxquelles ils ont droit.

Le blocage des négociations serait en grande partie dû à la mauvaise redistribution des fonds destinés au paiement des passifs. Selon des sources internes, les délégués du personnel auraient profité de leur position pour obtenir des montants bien supérieurs à ceux des autres travailleurs, ce qui a accentué la méfiance au sein de l’entreprise.

La situation est d’autant plus tendue que la direction aurait prévu une enveloppe de plus de 360 millions de F.CFA pour régler ces passifs, mais cette somme semble avoir été mal répartie, en violation des dispositions de l’article 188 du Code du travail. Certains employés affirment que les bulletins de paie et la grille salariale fournis par la direction ne correspondent pas aux montants réellement perçus.

Installée au Gabon depuis près de 20 ans, Wire Group Oil-Field Services est régulièrement critiquée pour la marginalisation de ses employés. Ces derniers dénoncent la baisse de leurs droits sociaux, notamment des indemnités de logement fixées à 82 000 F.CFA, une prime de chantier à 75 000 F.CFA, et un salaire de base plafonné à 180 000 F.CFA. Certains employés, qui occupent les mêmes postes depuis plus de dix ans, décrient l’absence de plan de carrière et les promotions accordées sur la base du favoritisme et des affinités personnelles.

Les travailleurs accusent également l’entreprise de harcèlement moral, visant à pousser certains d’entre eux à la démission. « La maltraitance professionnelle est encouragée par nos propres compatriotes, comme le DRH et les chefs de département, qui soutiennent les dirigeants dans cette discrimination », confie un autre employé, sous couvert d’anonymat.

Malgré des contrats juteux avec des entreprises telles que Total Energies EP Gabon, Perenco Oil and Gas Gabon, Maurel & Prom SA Gabon et Assala, Wire Group Oil-Field Services continue d’être pointée du doigt pour ses pratiques, jugées abusives par ses employés. Alors que la direction héberge des expatriés dans des guesthouses, les travailleurs gabonais, eux, peinent à vivre convenablement. Certains sont même expulsés de leur domicile ou incapables de scolariser leurs enfants.

Cette situation inquiétante a mis en lumière les profondes injustices au sein de Wire Group Oil-Field Services, et les employés continuent d’exiger des réponses sur la gestion de leurs droits et de leurs passifs.

@info241.com
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