Harcèlement et dérives sur les réseaux sociaux : Le Gabon dit stop à l’impunité
Les réseaux sociaux (RS) sont devenus le théâtre de violences et de dérives sans précédent, orchestrées par certains activistes politiques, « lanceurs d’alerte », influenceurs, et même certains médias. Utilisées pour salir, dénoncer, et calomnier, ces plateformes servent souvent de moyens de discréditation à des fins politiques, de rivalités personnelles ou de manipulations. La cible peut être n’importe qui : entrepreneurs, politiciens, élèves, membres du gouvernement, personnalités publiques, artistes, etc.
De nombreux jeunes, manipulés par des commanditaires tapis dans l’ombre, ruinent sans scrupules la vie d’autrui en échange de quelques billets. Les victimes, souvent sans connaissance de leurs droits et recours, assistent impuissantes à la destruction de leur image et réputation. Le manque de sensibilisation et d’information par les médias aggrave la situation, laissant les victimes démunies et les contrevenants sans crainte des conséquences légales.
Que dit la loi gabonaise ?
La cybercriminalité, y compris le harcèlement et la diffamation sur les RS, est encadrée par la législation gabonaise. Cependant, peu de victimes portent plainte, par méconnaissance ou par peur de représailles. La loi prévoit des sanctions pour ceux qui utilisent les réseaux sociaux à des fins malveillantes, mais une meilleure sensibilisation et une application stricte des lois sont nécessaires pour endiguer ce fléau.
Section 7 du Code pénal (Loi n° 006/2020 du 29/06/2020) : De la diffusion de fausses nouvelles ou allégations mensongères
- Article 93 : La diffusion ou la reproduction, par quelque moyen que ce soit, de nouvelles fausses, de pièces fabriquées, falsifiées ou mensongèrement attribuées à des tiers, lorsque, faite de mauvaise foi, elle aura troublé l’ordre public ou sera susceptible de le troubler, est punie d’un emprisonnement de cinq ans au plus et d’une amende de 3.000.000 de francs au plus.
- Article 94 : Les mêmes faits sont punis d’un emprisonnement de dix ans au plus et d’une amende de 5.000.000 de francs au plus, lorsque la diffusion ou la reproduction faite de mauvaise foi, sera de nature à ébranler la discipline ou le moral des forces armées.
- Article 95 : Quiconque, par des voies ou moyens quelconques, a sciemment répandu dans le public des faits faux ou des allégations mensongères de nature à ébranler directement ou indirectement sa confiance dans la solidité de la monnaie, la valeur des fonds d’État de toute nature, ou des fonds des autres collectivités publiques, des établissements publics et, d’une manière générale, de tous les organismes où les collectivités susvisées ont une participation directe ou indirecte, est puni d’un emprisonnement de cinq ans au plus et d’une amende de 3.000.000 de francs au plus.
Cas récents et actions en Justice
Récemment, plusieurs affaires ont mis en lumière les dérives des réseaux sociaux. En novembre dernier, l’activiste Fernand Bob Mengome a écopé d’un mois d’emprisonnement et de 50 000 d’amende pour avoir diffamé sur la toile un haut gradé de l’armée. Une affaire qui a fait école mais n’a pas suffi à stopper de nombreuses affaires qui ont émaillé ces dernières semaines.
Les témoignages des victimes de ces dérives montrent l’ampleur du problème. Des entrepreneurs voient leur entreprise ruinée par des accusations infondées, des politiciens perdent leur crédibilité, et des élèves se retrouvent ostracisés à cause de fausses rumeurs. Les conséquences psychologiques et sociales sont dévastatrices, affectant non seulement les victimes directes mais aussi leurs proches.
Appel à l’action
Il est urgent de mettre fin à l’impunité sur les réseaux sociaux. Les médias doivent jouer un rôle clé en informant les citoyens sur leurs droits et en sensibilisant sur les risques encourus par les contrevenants. Les autorités doivent renforcer l’application des lois et offrir un soutien aux victimes pour qu’elles puissent se défendre efficacement.
Le Gabon doit agir maintenant pour protéger ses citoyens et restaurer la confiance dans l’utilisation des réseaux sociaux, en promouvant un usage responsable et respectueux de ces plateformes.
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