Les agents publics et leurs collègues enseignants seraient-ils aussi dupes que ça ?
Marcel Djabioh, membre de l’opposition gabonaise et activiste déploit une analyse de la crise sociale et politique qui oppose la Dynamique unitaire au gouvernement. Il décrie la méprise et le « saupoudrage » utilisé à chaque revendication sociale et ce depuis des décennies par les autorités politiques dans la gestion des crises syndicales en invitant les syndicalistes à poursuivre le combat.
Dans son analyse aux élans satiriques, l’opposant passe en revue la méthodologie machiavélique fomentée par tous les occupants du palais du bord de mer depuis les indépendances.
Ceci, consiste à proposer des pansements de circonstances au lieu de régler dans la profondeur les objectives lancinantes plaintes syndicales, le gouvernement gabonais sous l’ère Ali Bongo poursuit cette démarche via des intimidations, menaces et effets d’annonces.
Nous vous livrons l’intégralité de cette analyse satirique qui dénote d’un point de vue certes de l’opposition, mais qui éclaire davantage le public sur cette crise qui fait planer l’année blanche académique au Gabon.
L’opinion publique a du mal à comprendre le sens de la lutte actuellement engagée par la majorité des syndicats des agents publics face au gouvernement. Pourtant, la revalorisation du traitement de cette catégorie de travailleur est légitime et juste. Quoi de plus normal dans un pays où une poignée d’individus se taille la part du lion et maintient la majorité dans un grave état de pauvreté et de précarité, en contraste flagrant avec les ressources du pays et tous les chiffres constamment annoncés par les gouvernants.Le saupoudrage utilisé par le pouvoir Bongo/pdg a consisté depuis des décennies, à tromper le fonctionnaire avec un système de primes et d’indemnités qui disparaissent au moment du départ en retraite. Ce qui a pour conséquence, une chute brutale et catastrophique du pouvoir d’achat du fonctionnaire retraité.Certains perçoivent moins de 50 000 frs comme pension. Depuis plusieurs années, les prix augmentent, mais le SMIG et la valeur du point d’indice restent stationnaires malgré les plaintes des syndicats et la présence de cette préoccupation dans leurs multiples cahiers de charges. Les gouvernants n’en ont jamais fait cas, à l’exception de Jean Eyeghe Ndong qui devenu Premier Ministre, arracha à Bongo Ondimba I, une entourloupe.En effet, alors que le salaire de base des travailleurs était constitué par l’addition de deux éléments (SMIG à 44 000 + Indemnité de sujétion nationale 20 000) soit, 64 000 FCA, le fils d’Ondimba se vanta d’avoir ajouté 36 000 frs au salaire de base de chaque travailleur, en faisant passer le SMIG, de 44 000 à 80 000 FCA. Les travailleurs abusés n’avaient pas compris qu’en réalité, par un tour de passe-passe, l’homme n’avait augmenté le smig que de 16 000 frs, auxquels il avait simplement ajouté les 20 000 frs d’un droit acquis (l’indemnité de sujétion nationale), leur faisant perdre cette indemnité.Voulant absolument taire la crise sociale qui l’oppose aux syndicats de la fonction publique et derrière laquelle il voit le Front, Bongo Ondimba II, sur les conseils de ses copains, a tenté de rééditer l’exploit de son prédécesseur, en proposant une augmentation de 18% du salaire brut mais tirée de la PIP, pour obtenir une trêve sociale de trois (3) mois, dont la fin correspondrait à celle de l’année scolaire.Ainsi, les vacances arrivées et les troupes dispersées, le fumeux nouveau système de rémunération serait jeté aux oubliettes comme les précédents protocoles d’accords, signés sur cette question, entre le gouvernement et les syndicats depuis 2013. Seulement, il a oublié que « A malin, malin un quart » et que la Dynamique Unitaire n’est pas composée de cancres. Soumise à l’Assemblée Générale des agents publics, son piège à dupes a reçu la suite qu’elle méritait, un « rejet à l’unanimité » et une « poursuite de la grève illimitée.
D’où sa colère manifestée par sa décision annoncée par son porte-parole, de mettre sous bon de caisse, les agents du secteur de l’éducation nationale dont l’impact sur cette grève est le plus perceptible. Il compte de cette façon, affaiblir la dynamique engagée et tuer la détermination des grévistes.
Réussira-t-il à renverser les l’ordre actuel des choses ? Qu’arriverait-il si face à cette injustice, tous les agents publics, parapublics et du privé décidaient d’être solidaires avec les enseignants et de s’aligner tous avec plus de détermination, derrière la Dynamique unitaire pour revendiquer l’augmentation du SMIG ? N’est-ce pas de cette manière que le mouvement syndical « solidarité » vit le jour en Pologne et gagna la bataille contre les gouvernants insensibles.
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