Assises d’autocritique du PDG : le parti d’Ali Bongo veut survivre à sa chute du pouvoir
Renversé par l’armée gabonaise, Ali Bongo semble avoir également perdu le contrôle sur son propre parti et ses militants. Ces derniers ont clôturé samedi, sur l’ensemble du pays, les « Assises d’autocritique et de refondation (AAR) ». Sous la houlette de l’intérimaire Luc Oyoubi, l’ex-parti présidentiel entend renaître de ses cendres en prenant le train de la transition et se préparer au mieux pour le futur congrès prévu le 12 mars prochain.
Les AAR convoquées depuis ce vendredi marquent un tournant crucial pour le Parti démocratique gabonais (PDG), confronté à sa chute du pouvoir. Une déroute provoquée par la prise de pouvoir du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI). Dans ce contexte, l’objectif des AAR est d’analyser objectivement et sans complaisance le parcours de la formation politique, afin de tirer les leçons du passé et de remettre le parti sur de nouveaux rails.
L’actuel secrétaire général intérimaire du parti tente de sauver les meubles de l’ex parti dirigé par Ali Bongo
Depuis le 30 août dernier, le PDG est secoué par des démissions en cascade, les appels à sa dissolution par une partie de l’opinion publique, ainsi que les dénonciations de sa gestion actuelle assurée par le secrétaire général par intérim, Luc Oyoubi. Cette crise sans précédent met en péril la survie même du parti, autrefois hégémonique sur la scène politique nationale. Face à cette situation critique, les militants et militantes sont contraints de se livrer à cet exercice d’autocritique pour envisager une refondation nécessaire.
L’enjeu est de taille, car il s’agit pour le PDG de retrouver sa place et son influence d’antan dans le paysage politique gabonais. Les tensions internes sont palpables, avec d’un côté ceux qui prônent des réformes en douceur, et de l’autre, les partisans d’une ligne plus radicale. La mise sur pied d’une commission ad hoc en remplacement de l’intérim actuel est perçue comme une étape cruciale en attendant le prochain Congrès.
Une autre vue des participants ici dans le Haut-Ogooué
Cependant, derrière ces débats se dessine en sourdine une bataille pour le contrôle du parti, certains voyant en cette période de crise une opportunité pour imposer un « nouveau champion » capable d’incarner la modernité et de sortir le PDG de l’impasse. Cette ambition doit s’aligner sur les enjeux actuels, notamment en participant activement à la Transition tout en promouvant la démocratie interne.
Les Assises d’autocritique et de refondation touchent à leur fin aujourd’hui, avec pour point d’orgue la commémoration du 56e anniversaire du PDG le 12 mars prochain. Les discussions, l’adoption et la lecture du rapport national se tiendront au Jardin 13o-tonique de Libreville. Entre-temps, les rapports d’arrondissements, communaux, départementaux et provinciaux ont été élaborés, témoignant de l’ampleur de la réflexion engagée à tous les niveaux de l’organisation du parti.
En définitive, ces Assises marquent un moment crucial dans l’histoire du PDG, où la prise de conscience des erreurs passées et la volonté de se réinventer sont des éléments clés pour assurer sa pérennité et sa pertinence dans le paysage politique gabonais.
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