6 policiers gabonais véreux arrêtés pour extorsion de fonds, contrôles inopinés et séquestration
La police gabonaise continue de compter ses brebis galeuses comme en témoigne le dernier coup de filet réalisé cette semaine à Libreville. Extorsion de fonds, escroquerie, et séquestration sont autant de chefs d’accusation qui pèsent sur six policiers gabonais arrêté par leurs pairs. Ils ont été pris en flagrant délit par leur hiérarchie alors qu’ils rackettaient des citoyens dans les rues de la capitale gabonaise.
Le ministère de l’Intérieur, par le biais du commandement en chef des Forces de Police nationale, désire redorer l’image de la Police gabonaise et a donc placé en détention ces six policiers. Le samedi 3 février, ils ont été présentés à la presse par leurs collègues de la Police d’Investigation Judiciaire pour extorsion de fonds, escroquerie, et séquestration.
Les locaux du commandement en chef de la police où ont été entendus les 6 indélicats
« On nous reproche l’extorsion de fonds, association de malfaiteurs et contrôle inopiné. Nous procédons à des interpellations comme d’habitude, et ils payent les amendes ou on arrive à une négociation », a précisé l’un d’eux. Leur interpellation a été rendue possible grâce à l’implication personnelle du Chef d’État-major des Forces de Police Nationale, le Colonel Emmanuel Constant Boubata, qui a effectué une descente surprise sur le terrain, permettant de débusquer les malfrats. Ils ont été appréhendés suite à plusieurs plaintes de leurs victimes.
« Ce n’est pas comme si on en avait fait un vrai métier. Comme la majorité des policiers, ceux qui veulent se débrouiller le font pour avoir 100 FCFA ou 200 FCFA », précise une nouvelle fois le mis en cause. Les rackets sur nos routes sont devenus monnaie courante. L’actuel chef de la police nationale a pu se faire une idée de l’escroquerie à grande échelle de certains de ses agents. Nul n’est épargné, qu’il soit en règle ou pas, tout le monde est concerné à un tel point que c’est devenu plus que normal. À chaque arrêt, un agent de la Police patiente paisiblement avant de vérifier les pièces.
Les taxis qui ne sont pas en règle sont pour la plupart priés de remettre sur le champ leurs papiers. Les plus chanceux payent 500 FCFA. D’autres déboursent même jusqu’à 2 000 FCFA, et c’est ainsi à chaque checkpoint. Ces derniers ne reçoivent aucun reçu en retour si bien qu’à chaque poste, ils sont obligés de mettre la main à la poche. Cette pratique est devenue une règle au sein de la Police nationale, tout comme à la gendarmerie qui est pointée du doigt par les populations.
Les rackets des agents de police datent de plusieurs années au Gabon, et malgré plusieurs dénonciations, rien n’a changé. À l’image de cette affaire, au Gabon en général, les usagers de la circulation doivent avoir le courage de dénoncer tout abus des policiers. Et il revient surtout aux officiers supérieurs de la Police de mener des investigations sur les agents indélicats.
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